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667. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Il y eut, en effet, trois femmes du nom de Boufflers fort célèbres et très à la mode dans le grand monde et dans le même temps : la duchesse de Boufflers, celle dont je parlais récemment et qui échangea plus tard son nom contre celui de maréchale-duchesse de Luxembourg. […] Quelque temps après, ayant commandé une armée en Allemagne sans grand succès, puis de même en Flandre où il n’en eut que de petits, il refusa de se joindre au comte de Saxe qui prenait le commandement en chef et se retira. […] Le temps peut créer bien des obstacles et n’en peut écarter aucun. […] Ils pourraient être les premiers à vous faire la cour, si on ne leur laissait pas le temps de donner jour à leur envie et à leur malignité. […] Dans une des lettres qu’elle écrivait en ce temps à J.

668. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Son arrivée fut un événement ; la Cour et la ville la fêtèrent à l’envi ; elle était la lionne du moment, le sujet de conversation à la mode ; elle faisait concurrence au célèbre Wilkes dont le procès se jugeait dans le même temps. […] J’allai donc avec elle chez lui, à son logement du Temple, où elle jouit de sa conversation quelque temps. […] Le prince de Ligne, dans son Coup d’œil sur les jardins du temps, a dit : « Je ne connais rien de mieux que le jardin de la comtesse de Boufflers au Temple. […] Le jeune prince avait passé quelque temps chez elle à Auteuil, à la condition qu’elle lui rendrait sa visite à Stockholm. […] Il ne saurait donc être exact de dire avec l’historien d’Auteuil, Feuardent, que Mme de Boufflers mourut pendant la Terreur dans la terre de DesAlleurs appartenant à sa bru, près de Rouen : elle survécut à l’époque sanglante ; mais de combien de temps ?

669. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

Pour ce qui est de Catinat, il n’y a aucun reproche à lui faire au point de vue de la morale de son temps ; il fut militaire, et bon militaire dans une expédition injuste ; il fit son devoir, et avec zèle. […] Il est temps d’aborder en lui le général en chef. […] Le duc de Savoie, qui n’était pas prêt pour la guerre, ne cherchait qu’à gagner du temps, des semaines et des jours : au lieu de songer à la livrer, il fortifiait et munissait en toute hâte sa citadelle de Turin. […] L’art de la guerre a existé de tout temps, a dit Jomini ; mais les traités sur l’art de la guerre sont récents. […] Le combat de Staffarde fut des plus disputés, des plus opiniâtres et des plus sanglants ; il dura six heures et fut contesté pendant presque tout le temps, jusqu’à la dernière heure.

670. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Les épigrammes même ne sont plus ici de saison ; on en a tant fait contre lui en ces derniers temps, qu’il devient presque de mauvais goût de les répéter. […] Quant à l’effet hautement poétique et religieux des monuments d’alentour sur une jeune vie commencée entre Notre-Dame et la Sainte-Chapelle, comment y penser en ce temps-là ? […] Dès 1664, c’est-à-dire à l’âge de vingt-huit ans, nous le voyons intimement lié avec tout ce que la littérature du temps a de plus illustre, avec La Fontaine et Molière déjà célèbres, avec Racine dont il devient le guide et le conseiller. […] Pendant le temps de sa renommée croissante, Boileau avait continué de loger chez son frère le greffier Jérôme. […] Cousin, à propos de Pascal, posait en principe, au sein de l’Académie, qu’il était temps de traiter les auteurs du siècle de Louis XIV comme des anciens ; et l’Académie applaudissait. — Il est vrai que dans ce second temps et depuis qu’on est entré méthodiquement dans cette voie, on s’est mis à appliquer aux œuvres du xviie  siècle tous les procédés de la critique comme l’entendaient les anciens grammairiens.

671. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre I. La littérature sous Henri IV »

Le temps de Henri IV est donc comme un relais qu’il nous est impossible de brûler. […] Les traités de Guillaume Du Vair246 sont la grande œuvre de la philosophie morale de ce temps-là. […] Le désordre des mœurs, la difficulté des temps font embrasser ce que la Bible et l’antiquité ont de plus fort et de plus austère dans leurs doctrines morales. […] Il y a là un temps de repos et d’indépendance pour notre littérature entre les deux invasions de l’italianisme, dont la seconde s’aggravera d’une invasion espagnole. […] Si l’homme est le même dans tous les temps, l’histoire est chose bien mince, et la vérité historique n’est plus perçue.

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