Les musiciens de ce temps, Haydn et Mozart, firent une musique à peine moins simple et naïve, mais plus finement spirituelle que la musique de Bach, ils employèrent le même langage, mais également rendu plus spirituel, débarrassé encore de formules trop savantes, qui ne convenaient point à la disposition renouvelée des esprits. […] Celui-là, cependant, éprouvait avec une intensité singulière les émotions, profondes et polies, de son pays et de son temps. […] Nous n’avons pas affaire à des personnages d’opéra ; des figures vivantes s’agitent devant nous et nous associent, pour un temps, à leur existence. […] Mais maintenant il s’agit de commencer les travaux : on est prêt à conclure des traités avec les entrepreneurs ; il faut les ratifier, et voici le temps de sortir de l’idéalité pour tomber dans la réalité. […] Mais pour l’acquisition du matériel il faut autant d’argent que de temps ; le manque d’argent retarde tout.
Idun est perdue pendant quelque temps pour les dieux, et avec elle la boite où sont les pommes magiques. […] Car, dans l’idée du moyen-âge, l’oiseau est le symbole de l’âme, qui ne connaît point les limites de l’espace et du temps ; c’est l’être le plus divin de la nature extérieure : il est libre, il vole, il chante. […] Eschyle s’est aidé des symboles religieux de son temps, des mythes souvent obscurs, et monstrueux parfois, que révérait le peuple Grec : a-t-il cessé d’être le créateur de Prométhée, de Prométhée tel que nous continuons de le comprendre et de l’aimer ? […] Liège eut son tour peu de temps après (28 mars 1855), tandis qu’Anvers voyait représenter en entier, par une troupe allemande, le même opéra de Tannhaeuser (13 mars 1855). […] L’hésitation d’une part, l’opposition Inconsciente ou systématique d’une autre part, firent ajourner à des temps meilleurs les projets que le succès artistique des concerts de 1860 avait fait concevoir.
Par ce côté elle tranche du moins sur les erreurs lâches de ce temps, toutes les erreurs intermédiaires. […] Mais ce n’est pas nous qui passons, c’est l’historien et c’est l’histoire, et nous n’avons pas le temps de les regarder. […] Pour conclure comme lui, il n’était besoin que des faits connus, éclatants, généraux, sans toute cette résurrection de choses bien mortes, sans ce réagencement d’événements, chétifs et affreux, pulvérisés par le temps et ensevelis dans un juste oubli. […] Il n’a oublié ni une action ni une réaction de ces temps de crise éternelle. […] Ferrari, qui est un autre docteur (mais non de Sorbonne), nous apprend que déjà du temps de Richelieu quatre cent soixante-dix écrivains, de compte fait, avaient planté dans leurs écrits, qu’il ornait très bien, ce mot sans réplique de Raison d’État, qu’un autre cardinal, le cardinal de La Casa, avait un jour prononcé pour la première fois devant Charles-Quint, tout en lui dénonçant la chose.
« Nous avons connu, dit Carpenter, une jeune fille, qui, dans le temps qu’elle allait à l’école, se mettait souvent à parler une heure ou deux après s’être endormie. […] Si la conversation l’intéresse, il n’entend plus les voix ; si elle languit, il les entend imparfaitement, quitte la société et se met à l’écart pour mieux entendre ce que disent ces perfides voix ; il revient inquiet et soucieux. » — Ces hallucinations persistèrent quelque temps après le retour de la raison. […] Un autre avait lu, peu de temps avant de tomber malade, la relation d’un voyage dans l’Himalaya ; et c’est sur ce sujet que roulait principalement son délire. » — Les circonstances12 les plus effacées de nos premières années, les incidents les moins remarqués et les plus insignifiants de notre vie ressuscitent parfois avec cette hypertrophie monstrueuse. […] J’interroge, quelque temps après, une vieille domestique, jadis au service de mon père et qui me conduisait souvent à Trilport. […] Au bout de quelque temps, ce n’est plus une simple phrase mentale, mais une phrase composée de sons articulés, munis d’un timbre et en apparence extérieurs.
Les tours et les détours de l’interrogation socratique font passer devant nos yeux une foule d’idées, que Fénelon tantôt effleure et tantôt développe : sur les poètes et les orateurs anciens, sur les Pères de l’Église, sur la poésie biblique qu’il a profondément sentie, sur l’architecture gothique, dont il parle comme tout son temps avec ignorance et dégoût, etc. […] Ressusciter le passé, montrer la vie des peuples et le progrès de la civilisation, voilà l’idée que Fénelon se fait de la tâche de l’historien : idée singulièrement originale en un temps où l’on n’avait que Mézeray et le P. […] Il faut lire le Télémaque à temps, dans l’innocence de la première jeunesse, dans l’étourdissement des premières connaissances, pour sentir le charme de l’ouvrage. […] Les continuelles allusions au temps présent diminuent la chaleur et la vraisemblance du récit : il arrive trop d’aventures à point nommé, pour instruire Télémaque et par ricochet le duc de Bourgogne. […] À noter dans la seconde partie un chapitre sur le spinosisme : Spinosa a scandalisé, mais épouvanté aussi tous les penseurs de son temps.