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744. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

à ce cruel moment, s’il naît dans le sang versé de son cœur, car c’est là toujours que les poètes naissent, une fragilité comme un poète élégiaque, une créature de bonté, de simplicité, de tendresse, doit-on s’étonner que son talent s’altère dans ce milieu qui pèse de toutes parts sur son inspiration première, et peut-on croire que cette fragilité inouïe puisse un jour, grâce aux conseils de la Critique, s’arracher à ce joug de l’Idéal abaissé ? […] Nous aimons à louer avec ferveur et sympathie, un talent très-réel, très-ému, très-naturel et aussi très-cultivé, mais il faut bien reconnaître que M. de Châtillon, triple artiste, peintre, sculpteur et poète, qui n’est pas un jeune homme sans expérience, et dont le début pour le public n’est pas un début pour la Muse, n’a pas su préserver un talent d’une inexprimable délicatesse des épaisseurs et des grossièretés de l’art de son temps.

745. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Enfin, c’est un connaisseur en toutes choses, d’une vaste expérience, d’un sens aiguisé, et qui s’approprie avec un rare talent d’assimilation tous les langages. — Nous nous trompions. […] II C’est ce brillant second degré, qui est le niveau du talent de Feuillet dans les sujets qu’il traite, que nous trouvons encore dans ce livre inattendu, et que nous aurions voulu plus individuel. […] On eût senti l’esprit qui crée là où l’on ne sent que le talent qui traduit ou imite, quoique imiter et traduire n’impliquent pas nécessairement qu’on ne puisse très bien inventer.

746. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

On prononça en son honneur, à Wittemberg et à Tubingue, un grand nombre d’oraisons funèbres, où l’on célébra des vertus qui l’avaient fait aimer, et des talents qui ne l’avaient point rendu heureux. […] Ses revenus étaient employés à encourager des talents pauvres, à faire des expériences utiles, à acheter des monuments rares, à récompenser des découvertes, ou à des voyages entrepris pour perfectionner des connaissances. […] Il en a composé environ cent quarante, divisés en trois livres, et tous consacrés à ceux qui, dans le seizième siècle, ou même dans les siècles précédents, ont honoré la France par leurs talents ou leurs lumières.

747. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Ce talent se fait remarquer dans les feuilletons publiés sur la tragédie d’Hector, par M.  […] Il a eu le rare bonheur de se trouver dans des circonstances en harmonie avec son genre de talent : il était né pour écrire des feuilletons. […] L’Académie ne fut d’abord qu’une espèce de commission établie pour juger ceux qui entreprendraient d’avoir plus d’esprit et de talent que lui. […] Une scène du Joueur de Regnard suppose plus de talents que toute cette complication d’horreurs curieusement entassées dans Béverley. […] Corneille n’a point créé de caractère plus noble, plus brillant, plus théâtral : ce seul personnage de Nicomède vaut mieux et suppose plus de talent que plusieurs tragédies trop vantées.

748. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Elle intéressera et réjouira le lecteur, elle sauvera peut-être l’auteur occupé de l’obscénité ou de l’ironie dilettante et stérile où se fourvoient de nombreux talents sans emploi. […] Il y avait de tout un peu, même du talent, parfois du génie. […] Rassurez donc vos amis, mon cher confrère, s’ils sont inquiets : il n’y a à craindre, en littérature les effets du romanesque, qu’où il y a du talent. […] La voie d’appel à la bonne volonté des écrivains de talent nous a paru tout indiquée. […] De talent aussi, et qui s’est fait sa place, depuis lors.

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