Après avoir débuté dans la carriere des Lettres par quelques petites Pieces de Poésie qui supposent de la sensibilité & un certain talent pour la versification, il a publié un volume de Discours où l’on trouve de l’élévation dans les idées, de la noblesse dans les sentimens, de la chaleur dans le style, que l’Auteur pourra perfectionner en mettant plus d’harmonie & plus de liaison dans ses périodes, trop souvent incohérentes & brusques.
C’est qu’enfin de ces 480 pages, souvent insignifiantes et souvent ennuyeuses, on en pourrait extraire une centaine qui sont déjà d’un rare observateur, ou qui nous fournissent de précieuses lumières sur la formation du caractère et du talent de Stendhal. […] où il mettra toutes les locutions de Rabelais, Amyot, Montaigne, Malherbe, Marot, Corneille, La Fontaine, etc. » Quelques-unes de ses opinions littéraires sont intéressantes et déjà révélatrices soit de son caractère, soit de son talent futur.
. — Je veux pourtant vous dire ce qu’il est, ce talent qui aurait dû monter jusqu’au génie pour être digne du sujet qu’il n’a pas craint d’aborder. Incontestablement, ce talent est très grand.
Le talent est resté une montagne inaccessible aux efforts répétés, mais les marécages du succès sont conquis, enfin. […] [Olivier Saylor] L’ancien officier de marine qui signe Olivier Saylor n’a pas plus de talent naturel que les frères Margueritte et il sait moins son métier d’écrivain.
En ce cas le talent de peindre n’est pas particulier au poète. […] Alexandre, César, ce roi philosophe dont je viens de vous parler, tous d’aussi bonne maison que ces messieurs, et à ce que je crois, un peu plus grands hommes, seraient d’un autre avis, plus juste et plus flatteur pour celui dont je parle ; et le public, plus fort que tous les gens à la mode, le dédommagera, par son suffrage, de ceux qu’il n’aurait pas le bonheur d’obtenir : ce public, un peu dur quelquefois, mais toujours respectable, prendrait la liberté de dire à ses frivoles censeurs : Rien n’est si ridicule que de vouloir attacher du ridicule aux talents, et de paraître dédaigner ce qu’on n’est pas en état de faire.