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1720. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Aussi s’est-elle presque toujours contentée de formuler son blâme ou son approbation d’après des règles générales sous le niveau desquelles elle force toutes les têtes à se courber. […] Le voyageur qui pénètre dans quelques sauvages contrées de l’Amérique, observe que les hommes ont la tête ou aplatie au sommet, ou allongée en forme conique ; il en conclut d’abord que ce sont là des vices de conformation dont la nature seule est coupable. Mais quand on lui a dit que là, au moment où naît un enfant, on lui déprime le sommet de la tête pour l’aplatir, et qu’ici on la lui moule en forme de pain de sucre, d’après une fausse idée de la beauté, il ne s’étonne plus que de la folie des hommes qui adoptent des coutumes si absurdes.

1721. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Cette dernière comprenait, dès l’époque de l’invasion, les chefs de paroisse, les premiers du peuple, de même race que lui, possédant par héritage le droit de marcher à sa tête et de le représenter. […] Anciennement il n’y en avait qu’un dans chaque paroisse : ils étaient les têtes de colonne de la population ; personne ne leur contestait ce droit et on leur rendait de grands honneurs 5. […] La tête de la malheureuse enfant n’y tint pas, elle s’égarait.

1722. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Ainsi tête, pour cime, ou commencement, bouche pour toute ouverture, dents d’une charrue, d’un râteau, d’une scie, d’un peigne, langue de terre, gorge d’une montagne, une poignée pour un petit nombre, bras d’un fleuve, cœur pour le milieu, veine d’une mine, entrailles de la terre, côte de la mer, chair d’un fruit ; le vent siffle, l’onde murmure, un corps gémit sous un grand poids. […] Le mot tête fut pris pour l’homme, dont elle est la partie la plus capable de frapper l’attention. […] En tête de ce que nous ayons à dire sur ce sujet, nous plaçons la tradition égyptienne selon laquelle trois langues se sont parlées, correspondant, pour l’ordre comme pour le nombre, aux trois âges écoulés depuis le commencement du monde, âges des dieux, des héros et des hommes.

1723. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Dans l’Assomption du Titien, le simple renversement de la tête et les yeux agrandis suffisent pour exprimer l’attraction immense du ciel ouvert. […] Le corps fût-il moins fort et moins beau que celui des athlètes de Polyclète ou des géants charnus de Rubens, la tête aurait acquis une beauté supérieure. […] Lorsqu’on faisait à Rossini l’éloge de ses opéras italiens, il répondait en hochant la tête : trop de roulades, trop de roulades ! […] Que sa main gauche soit sous ma tête, et que sa main droite m’embrasse ! […] Tout le monde se trouvait à bâbord, la tête...

1724. (1896) Les Jeunes, études et portraits

La loi morale se découvre, aussi radieuse dans nos cœurs que le ciel étoilé sur nos têtes. […] Sur ses genoux repose la tête d’une femme couchée et nue. […] Cet autre a une tête de dieu germain, un front porteur de foudre. […] Adrien Remacle dans sa tête porté un monde. Ce n’est rien de moins qu’un monde ce que porte dans sa tête M. 

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