Ce que j’aime surtout dans la musique : ce sont les femmes qui l’écoutent. […] … Cette nature si féminine de Sainte-Beuve a cela surtout de la femme, qu’il se met en colère, quand il sent avoir tort. […] Ainsi, n’ayant pas vécu de la vie humaine, ne s’étant point mêlée à l’homme et à la femme, et ayant cherché à tout deviner par les livres, cette génération a fait et devait faire surtout des critiques. […] — Les hommes, surtout ! […] * * * — La grandeur de Dieu m’apparaît surtout dans l’infini de la souffrance humaine.
J’ai voulu, surtout, saluer de toute mon amitié et de toute mon admiration le maître ouvrier de cette œuvre maîtresse, forgée de nobles pensées et fleurie de beauté artiste. […] En Angleterre surtout, cela étonne plus qu’en aucun autre pays. […] Ce qu’il plaignait surtout, dans la France, c’est qu’elle était devenue triste, tout d’un coup, triste et morne. […] Je conviens que cela fut un beau spectacle et surtout un spectacle consolant. […] le succès, surtout !
En tête d’un fragment traduit de la Théogonie d’Hésiode (la bataille des Dieux et des Titans) il se livre à des réflexions approfondies et vives sur le mérite propre de cette poésie d’Hésiode, surtout dans les Travaux et les Jours ; il la met presque au-dessus de celle d’Homère pour une certaine sincérité et ingénuité incomparable (schiettezza), il incline fort à la croire du moins supérieure en âge, et à ce propos il s’étend sur les conditions diverses qu’exige la traduction des poëtes anciens. […] Il insiste surtout (avec toutes sortes de précautions et de révérentes excuses) sur ce qu’Annibal Caro, en donnant à sa traduction de Virgile une couleur de simplicité aimable et de noble familiarité, un certain air dégagé (scioltezza) ou, si l’on veut de désinvolture, a légèrement faussé la noblesse de ton et la magnificence habituelle de l’original. […] C’est à Dante poëte, à Dante, surtout citoyen et patriote qu’il s’adresse et qu’il demande assistance et recours dans cet abaissement du présent : « O père illustre du mètre toscan, si à vos sacrés rivages il parvient quelque nouvelle encore des choses de la terre et de cette patrie que tu as placée si haut, je sais bien que tu ne ressens point. de joie pour toi-même, car moins solides que la cire et que le sable sont les bronzes et les marbres au prix du renom que tu as laissé de toi ; et si tu as jamais pu, si tu pouvais un jour tomber de notre mémoire, que croisse notre malheur s’il peut croître encore, et que ta race inconnue de l’univers soit vouée à d’éternels gémissements ! […] » — Le Dernier Chant de Sapho, tout vibrant d’une sauvage âpreté et tout chargé des plus sombres couleurs de l’Érèbe, peut sembler, sous ce masque antique, un cri presque direct de l’âme du poëte, à l’une de ces heures où, lui aussi, il fut tenté de lancer sa coupe au ciel et de rejeter l’injure de la vie : …… Lucemque perosi Projecere animas…… Mais c’est autour de la pièce intitulée Bruto minor (Brutus le jeune, celui de Philippes), qu’il faut surtout nous arrêter, parce qu’ici est la clef de toute la philosophie négative de Leopardi, le cachet personnel et original de son genre de sensibilité poétique. […] Mais assurément (je ne puis m’empêcher encore d’ajouter ceci) la plus criante incohérence, dans le cas présent, c’est d’avoir fait intervenir de but en blanc le plus noble, le plus sobre, le plus austère des poëtes, pour appuyer une théorie où il est surtout question de Lisette et de Margot, et où, pour tout idéal d’art sérieux, l’enfant d’Épicure et d’Ovide s’écrie : Vive d’un doigt coquet le livre déchiré Qu’arrose dans le bain le robinet doré !
Pareillement, ici, on voit l’art classique rencontrer son centre dans les voisins de Pope et surtout dans Pope, puis s’effacer à demi, se mêler d’éléments étrangers, jusqu’au moment où il disparaît dans la poésie qui l’a suivi. […] Je suppose que sous Pope, Dryden et Boileau, les hommes avaient surtout besoin de mettre leurs idées en ordre, et de les voir bien claires en des phrases bien nettes. […] Ils tenaient à ce style comme à leur habit ; c’était affaire de convenance ou de cérémonie ; il y avait un patron accepté, immuable ; on ne pouvait le changer sans indécence ou ridicule ; écrire en dehors de la règle, surtout en vers, avec effusion et naturel, c’eût été se présenter dans un salon en pantoufles et en robe de chambre. […] Il y a surtout Mackensie, « l’homme de sentiment », dont le héros timide, délicat, s’attendrit cinq ou six fois par jour, devient poitrinaire par sensibilité, n’ose déclarer son amour qu’en mourant, et meurt de sa déclaration. Naturellement, l’éloge amène la satire, et on voit paraître dans le camp opposé Fielding, ce vaillant gaillard, et Sheridan, ce brillant mauvais sujet, l’un avec son Blifil, l’autre avec son Joseph Surface, deux tartufes, surtout le second, non pas brutal, rougeaud et sentant la sacristie comme le nôtre, mais mondain, bien vêtu, beau diseur, noblement sérieux, triste et doux par excès de tendresse, et qui, la main sur le cœur, la larme à l’œil, verse sur le public une pluie de sentences et de périodes, pendant qu’il salit la réputation de son frère et débauche la femme de son voisin.
L’espace même, surtout l’espace visuel, nous offre de vrais tableaux en apparence immobiles qui forment contraste avec la succession de nos changements internes. […] C’est du côté de l’avenir que notre activité est vraiment tournée, tandis que le passé est surtout un objet de vision passive. […] Quant à l’ordre dans lequel les souvenirs se disposent et se réveillent, il est, selon nous, déterminé surtout par des raisons d’intensité. […] Le futur et le passé y coexistent avec le présent ; c’est donc de l’espace. — Nous répliquerons que le souvenir présent du passé et la prévision présente de l’avenir, en nous permettant de « nous donner tout d’un coup » les éléments constitutifs et successifs de la durée, ne nous élèvent pas pour cela au-dessus de la durée et surtout ne nous font nullement retomber dans l’espace. […] Il est bien vrai qu’il reste dans mon imagination un cadre en apparence vide, une sorte de longue allée déserte, le long de laquelle je conçois que tout va se ranger ; mais c’est là encore le dernier résidu de l’intuition sensible : regardez-y de près, vous y découvrirez une conscience vague de sensations, d’appétitions, de vie et surtout de mouvement.