Ainsi, même pour les fins humaines, le christianisme est supérieur à toutes les religions : il unit la sagesse de l’autorité à celle de la raison, et cette dernière, il l’appuie sur la plus saine philosophie et sur l’érudition la plus profonde.
S’il est vrai que certaines œuvres supérieures ont, dès leur apparition, merveilleusement réussi, c’est qu’elles étaient le magnifique et pur reflet de leur époque, mais elles ne devançaient pas leur temps, elles ne laissaient en aucune façon présager les métamorphoses futures de l’humanité tressaillante. […] Si son sombre regard, d’une ardeur angélique, se pose tout à coup sur la fine pâte sculptée d’une rose ou sur le visage rayonnant d’une jeune femme, il perçoit, sous ces gracieuses apparences, un sens supérieur ; il les interprète d’une façon neuve, il leur découvre avec le reste du monde une analogie mystérieuse et des correspondances encore cachées. […] Le spiritualisme à l’eau de rose de Victor Cousin reste toujours en faveur dans nos sorbonnes, et c’est cette doctrine, conçue dans les journées réactionnaires de la Restauration, qui demeure la substance de notre enseignement supérieur. […] Zola nous enseigna que rien n’était supérieur à la réalité, au déroulement monotone et grandiose de la vie terrestre. […] Si un différend s’élève entre un faible et un puissant et si le droit de l’un ou de l’autre n’est pas évident, je m’inspirerai d’une équité supérieure, et c’est au faible que je donnerai raison, même si le puissant n’a pas tort.
Le goût de la vérité, le don de l’attirer par la douceur et les grâces, en mettant à l’aise ceux qui pouvaient la lui dire, le don non moins rare de se l’approprier, pour en faire usage dans sa conduite, ce sont là des qualités supérieures, parce que la volonté y a peut-être plus de part que la nature. […] On eût été plus juste envers Boileau, et l’on eût mieux servi la cause des lettres, en reconnaissant là une convenance supérieure, et comme une loi de l’histoire des lettres qui, aux deux époques et dans les deux pays, avait suscité, avec des besoins d’esprit et des mœurs littéraires analogues, deux grands poètes pour les observer, les décrire et les régler, et deux grands princes pour protéger les deux poètes. […] Je l’ignore ; mais ce qu’on peut affirmer d’un prince si sensé et si bon juge des hommes, c’est qu’il connut tout de suite et apprécia, dans Boileau, la raison supérieure, la sincérité, la droiture de cœur, par lesquelles Boileau est le plus grand parmi de plus grands que lui par le génie. […] L’histoire le lui reproche justement, sans lui tenir assez compte de l’idée supérieure d’unité et de paix sociale qui était au fond de cet excès de jalousie de son autorité. […] Pour Fénelon, rien ne devait plus déplaire au monarque absolu que ce mélange de subtilité et d’inquiétude, dans un esprit supérieur porté aux chimères, et dans un homme d’église occupé de plans de gouvernement.
Parmi cette forêt de têtes, il y a peut-être des milliers d’hommes qui sont supérieurs à ce que vous avez rencontré, mais vous ne les connaissez pas. […] Nous le regardions comme très supérieur à nous par l’esprit comme il l’était par l’âge, et je crois que nous avions raison. […] C’est ainsi que je me trouvai, sans m’en douter et toute faite, une réputation de talent bien supérieure à mon mérite ; réputation de chuchotements fondée tout entière sur quelques vers inédits que les femmes et les jeunes gens se redisaient de la bouche à l’oreille. […] J’ai oublié le poète, et j’ai trouvé en lui l’homme, le politique et le philosophe supérieur encore à l’artiste. […] Voyons si, de la tête de la nation, quelque chose de supérieur aux peuples antiques n’était pas descendu jusque dans les membres inférieurs !
Thiers fut aisément égal ou, pour parler vrai, supérieur (M. […] Thiers sentit (et lui-même en convient avec cette sincérité qui est un charme des esprits supérieurs)25 qu’il avait presque tout à apprendre de son sujet, et qu’une rédaction spirituelle après lecture courante des pièces et des mémoires antérieurement publiés n’était pas l’histoire telle qu’il était capable de la concevoir. […] Je crois volontiers à une loi supérieure des événements, mais aussi à la profonde insuffisance des hommes pour la saisir, et il y a trop de source d’erreur à ne faire que l’entrevoir : la clef qu’on croit tenir nous échappe à tout moment. […] Sans donc sortir de l’unité d’intérêt, bornons-nous à tâcher de marquer encore par quelques traits expressifs ce merveilleux esprit qui, à ce titre même d’esprit, n’a point de supérieur parmi ceux de notre époque. […] Dès les premières pages, on sent un esprit de modération élevé, supérieur, qui ne vient pas du désir de répondre à certaines objections anticipées, mais qui n’est que l’âme de l’histoire hautement comprise par une intelligence généreuse.