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1482. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Elles savent couper un volume et s’appliquer à en suivre le texte. […] Du moins, laissez-moi cet espoir… Georges Lecomte Il n’est pas douteux qu’au Théâtre, le spectateur aidé par le jeu des acteurs, la matérialisation du décor et les expressives ressources de la mise en scène, n’a pas besoin de faire, pour comprendre, un effort aussi grand que pour suivre, aux pages d’un livre, l’évolution des idées et des sentiments, l’affirmation vivante des caractères. […] … Et je sais des antimilitaristes qui suivront les retraites en musique de M.  […] Les jours se suivent… « Que pensez-vous du goût de la société contemporaine pour le théâtre ?

1483. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

La Fronde, en se dégageant des lois, s’était aussi dégagée des bienséances : ces écarts se suivent inévitablement. […] Ce n’est point une apologie ; ce n’est point une satire : c’est une narration plus ou moins suivie, plus ou moins fidèle d’une multitude de faits et d’anecdotes qui concernent cette classe de la société, distincte du reste. […] « Dans le monde, dit Mademoiselle, et les affectent de paraître fort retirées, quoiqu’elles cherchent fort le monde, ne bougeant de toutes les maisons de qualité où il va le plus d’honnêtes gens ; et cela même ne leur suivit pas, puisqu’elles vont dans celles où la marchandise est la plus mêlée et qui reçoivent toute sorte de gens sans distinction. […] Cependant beaucoup d’honnêtes gens suivaient les cercles de mademoiselle de Scudéry : entre autres, le bon duc de Saint-Aignan, que madame de Sévigné appelait le paladin par éminence, le vengeur des torts, l’honneur de la chevalerie, M. et madame Duplessis-Guénégaud, Sarrazin, Godeau, qui chez mademoiselle de Scudéry était le mage de Sidon, et à l’hôtel de Rambouillet n’était que le nain de Julie, tant les proportions étaient différentes entre lui et chacune de ces deux femmes.

1484. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Marguerite, dans sa vie nouvelle, garde les instincts et suit les pratiques de son ancienne industrie. […] Bref, l’artiste congédie Taupin envoie coucher mademoiselle Aurore, remonte dans sa chambre, et, bientôt, on entend le murmure d’une robe, le craquement d’un pied furtif ; la porte de l’atelier désert s’entrouvre, et la comtesse Diane de Lys, suivie de son amie Marceline, fait son entrée. […] Et le voilà qui fait le fier tout d’abord, et qui repousse, avec de sévères paroles, cette fantaisie passionnée ; si bien que la grande dame s’humilie, qu’elle se confesse, qu’elle raconte, tout du long, sa vie à ce jeune homme de vingt-six ans, à peine entrevu, qu’elle lui demande d’être son ami, son conseil, son frère, L’artiste se laisse aller à ces enchantements de sirène, à ce point que, lorsqu’il sort, à deux heures du matin, de cette étrange visite, il est amoureux fou de la comtesse et résolu de la suivre partout où elle voudra bien le mener. […] Aussi bien Paul Aubry, qui l’a suivie à perdre haleine sur les grands chemins, arrive tout exprès pour attiser son délire.

1485. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

L’état sauvage ou de barbarie n’est qu’une dégénération dont nous n’avons pas pu suivre les périodes, mais qui certainement n’est ni un état naturel, ni un état primitif. […] Il est étonnant que M. de Bonald, qui a suivi pied à pied le système de Condillac pour le réfuter, n’ait pas également suivi celui que Rousseau a développé dans son Essai sur l’Origine des langues. […] Il est bon de remarquer que l’École normale dont nous parlons avait été instituée par la Convention nationale ; que les professeurs qui y furent appelés étaient tous des hommes dont les noms ou étaient déjà célèbres, ou ont acquis depuis une très grande célébrité dans les différentes branches des connaissances humaines ; que les élèves eux-mêmes, qui suivaient les cours, sont aussi devenus célèbres comme leurs maîtres ; et que cette école, née dans les jours les plus néfastes, a imprimé néanmoins, dès le moment de sa naissance, un grand mouvement aux esprits.

1486. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. Louis de Viel-Castel » pp. 355-368

Et l’on daignait de plus vous amnistier, et reconnaître que vous en étiez venus avec le temps au même point que les émigrés, bien que par le chemin le plus long, tandis que ceux-ci avaient suivi la ligne droite. […] Pour moi, après cette lecture patiente, suivie, instructive, lorsque j’arrive aux événements du 1er mars, au débarquement de Napoléon à Cannes, quand j’entends vibrer les paroles aiguës, vengeresses, de sa proclamation, de son adresse à l’armée, j’éprouve un soulagement, un sentiment de délivrance, coûte que coûte, après tant d’affronts et d’inepties ; je suis entraîné, je suis peuple, je sens comme le peuple, et, sans plus de théorie, 1815 m’est expliqué.

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