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1979. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Il ajoute que les joueurs d’aujourd’hui veulent avoir leur sang-froid, et à ces parties, il oppose la partie de jeu d’un de ses jeunes amis d’autrefois, qui avait joué, d’une seule haleine, quarante-six heures de suite. […] Mercredi 23 septembre À la suite d’une pêche où j’ai reçu sur le dos, en pleine Seine, un tel orage de pluie et de grêle, qu’il a fallu mettre les mains dans mes poches, pour qu’elles ne soient pas mises en sang par les grêlons, j’ai eu ce matin une crise hépatique, douloureuse en diable.

1980. (1881) Le naturalisme au théatre

Quand ils évoquent l’idée de théâtre, toute une longue suite de vaudevilles et de mélodrames défilent et les écrasent. […] N’est-il pas curieux et triste que le génie anglais, qui a eu dans les siècles passés la floraison des plus violents tempéraments d’écrivains, ne donne plus naissance, à la suite d’une certaine évolution sociale, qu’à des écrivains émasculés, qu’à des bas bleus qui ne valent pas Ponson du Terrail ? […] Il y a un jeu de physionomie pour l’étonnement, un pour l’effroi, un pour l’admiration, et ainsi de suite, toute une collection de jeux de physionomie qui s’apprennent et qu’on finit par savoir employer, même avec une intelligence médiocre. […] » sur tous les tons possibles, le ton de l’étonnement, le ton de la peur, de l’admiration, de la tendresse, de l’indifférence, de la répulsion, et ainsi de suite. […] La grande scène est celle-ci : à la suite d’une longue et pénible discussion entre les deux complices, Octave va se résigner et s’éloigner de nouveau, lorsque l’amant, Lucien d’Alleray, arrive et reconnaît la voix de l’homme qui lui a ôté la vue.

1981. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Le cardinal disait : « Il manque d’esprit de suite. » Il en manquait en effet. […] Mais nous dirons qu’il fallait donc bien que certaines idées de rénovation dramatique fussent alors dans l’air ; que Casimir n’a pas été, comme on est trop tenté de le croire, un esprit à la suite ; qu’il a fait autre chose que d’imiter avec prudence et adresse les Hugo, les Vigny, les Dumas père, et qu’enfin il a eu sa part, et très personnelle (la chronologie de ses œuvres le prouve) dans l’heureuse évolution du théâtre aux environs de 1830. […] Maurice MæterlincK (chez Edmond Deman, Bruxelles), suite et fin. […] Il faut bien que l’énormité et l’esprit de suite dans le crime en imposent même aux honnêtes gens, et que la volonté mauvaise ait, comme l’autre et plus que l’autre, son magnétisme : car comment expliquerait-on le bonheur et la durée de certains tyrans ? […] A la suite de Monsieur Alphonse, Alphonse tout court est entré, et Polyte, et la Terreur de Grenelle, et le beau Charles.

1982. (1910) Rousseau contre Molière

L’idée première de « le Philinte de Molière ou la Suite du Misanthrope » ne vient pas de la fameuse note de Rousseau. […] Remarquez que, quoique Fabre ait intitulé sa pièce le Philinte de Molière, il a le droit defaire ces changements profonds ; car s’il l’a intitulée le Philinte de Molière, il l’a intitulée aussi la Suite du « Misanthrope ». […] D’abord ce prompt détachement du moi tient de l’étourderie, de l’homme qui a la tête à l’évent et qui n’a pas de suite dans les idées. […] Le Malade imaginaire ne pouvait pas entrer dans la suite des idées de Rousseau songeant à Molière. […] Ainsi de suite.

1983. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Ses derniers livres, bien qu’ils ne soient que des recueils de souvenirs ou des suites de réflexions ébauchées en voyage, annoncent clairement, par certains signes, quelque chose de nouveau. […] Le marquis Hercule-Henri de Bonnivet, un des descendants les plus authentiques du célèbre ami de François Ier, voyage en Europe ; il est toujours fringant, et il porte beau, mais il a dû donner sa parole à quatre membres du Jockey de ne plus remettre les pieds à Paris, « à la suite d’une indélicatesse au jeu, que ces messieurs ont surprise et qu’ils ont tue, par respect pour un des plus grands noms de la noblesse française ». […] Il suffirait qu’un habitant de ce monde-ci achetât pour un sou de toile dans la ville d’Is pour que celle-ci fût aussitôt délivrée… » Le napoléonisme littéraire Le 27 mars 1814, un officier russe qui était entré dans Paris à la suite du tsar Alexandre Ier, le lieutenant Constantin Nicolaevitch Batiouchkov, délicat poète, que les historiens de la littérature comparent volontiers à André Chénier, écrivait à ses amis de Pétersbourg des lettres très intéressantes où l’on remarque notamment ceci : « Je vis pour la première fois la colonne Vendôme, et à quel moment ! […] Jules Girard nous doit la suite et la fin de ses études vraiment exquises sur Théocrite et sur Callimaque. […] » Ce fut une vie très régulière ; il fit des vers et fréquenta chez les courtisanes. » La suite est instructive : « La plus aimée fut sans doute Lykaïnis, pour qui il ne fit que trois épigrammes et qui le trompa.

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