Notre pauvre article est demeuré une arche de pont sans suite, la tentative littéraire ayant été à fond compromise dans la médiocre issue du mouvement politique ; au lieu d’arriver d’une rive à l’autre avec essor, concert et déploiement, affermi, chaque poète, chaque auteur s’y est poussé comme il a pu, individuellement, et moyennant toutes sortes de mécomptes, de tâtonnements, de concession à la vogue et de démentis au passé.
Avec l’influence des Arabes, et à la suite des voyages de Gerbert, de Pierre le Vénérable, etc., la science s’introduit ; les mathématiques, la physique, sous le nom de météorologie, la médecine, sous le nom de physique, se propagent dans l’Occident : il serait précieux de découvrir quelques-unes des anciennes traductions faites par des chrétiens ou des juifs, qui allaient en Espagne ; on pourrait, parmi ces traductions de l’arabe, retrouver quelques ouvrages inédits que les Arabes eux-mêmes auraient traduits des Grecs.
Serait-ce que, comme notre tragédie n’est qu’une suite d’odes 3 entremêlées de narrations épiques 4, que nous aimons à voir déclamer à la scène par Talma ; de même, notre comédie ne serait, depuis Destouches et Collin d’Harleville, qu’une épître badine, fine, spirituelle, que nous aimons à entendre lire, sous forme de dialogue, par Mlle Mars et Damas5 ?
Comprendre, c’est apercevoir une chose dans son origine et dans ses suites.
Il fallait aussi, pour mettre de la suite dans l’attaque, et pour gagner l’esprit du peuple, un amour scientifique du vrai, un enthousiaste dévouement à la raison, qui faisait défaut à ces mondains blasés.