Je vous dis cela pour vous préparer et pour vous faire comprendre ce qu’il y a de véritable passion, de passion sincère et profonde, dans des vers comme ceux-ci, que Corneille fait dire à une jeune femme dans la Suite du Menteur ; vous les connaissez pour la plupart, mais enfin je veux vous les citer encore : Quand les ordres du ciel nous ont faits l’un pour l’autre, Lyse, c’est un accord bientôt fait que le nôtre : Sa main entre les cœurs, par un secret pouvoir, Sème l’intelligence avant que de se voir. […] La suite ne l’est pas moins, je trouve.
Ces défauts du langage ultralyrique de Lycophron, assez habilement conservés dans une traduction moderne en vers anglais, offriraient une étude piquante sur le grand art d’écrire, et sur ce point extrême, où, dans le génie de l’orateur et du poëte, comme dans la fortune du conquérant, on peut exactement dire : « Du sublime au ridicule il n’y a qu’un pas. » Ce pas, Lycophron l’a souvent franchi ; et toutefois, à part les emprunts raffinés de langage, les enchères d’audace métaphorique, il y a quelques beautés à recueillir dans cette suite de prophéties nuageuses de Cassandre, du haut de la tour où le poëte la suppose prisonnière, avant le départ de Paris, dont elle contemple dans l’avenir l’adultère, la fuite et la punition. […] Seulement, à sa suite marchent la grâce et la haine, la guerre et la fait mine, et les douleurs abondantes en larmes.
La flotte ottomane, forte de plus de deux cents galères poussées par les rames d’esclaves chrétiens, et traînant à sa suite une foule de navires, s’était embossée au rivage. […] À l’abri sous cette paisible fermeté d’âme, Luis de Léon cependant n’eut jamais, dans la suite, aucune part aux dignités de l’Église, aux faveurs de la cour.
Il voulut, comme il disait et faisait toujours en pareil cas, amorcer la suite : il ajouta encore trois lignes de sa propre main, mais il n’eut pas la force de continuer.
La visite de Bénédict au château trois jours après, cette voix mélodieuse et virile par laquelle il s’annonce encore, son apparition brusque et légère au tournant du ravin, les scènes du piano, et de si gracieux subterfuges opposés à la hauteur sèche de la comtesse et à la familiarité cynique de la vieille marquise, composent une suite de préludes amoureux, un enchaînement romanesque, que les visites de Valentine à la ferme, durant le voyage de sa mère, achèvent de dérouler et de resserrer.