Il est vrai qu’à son point de vue philosophique il considérait ce succès plutôt en adversaire, et qu’il en passait volontiers à cet égard par les jugements amers que portait Guinguené dans la Décade 52. […] Si je trouvais votre projet de faire connaître en France tout ce qui tient à la littérature et au génie de l’Allemagne moins intéressant et moins digne des travaux d’un homme de talent, zélé pour le progrès des lumières, je vous assure que j’aurais été beaucoup moins frappé de ce qui me paraît capable d’en diminuer l’intérêt et le succès. […] Lorsqu’après des années on mettait Fauriel sur le compte de la Parthénéide et sur ce que la fable de Baggesen avait d’étrange, de bizarre même et de difficilement admissible pour l’imagination, il en convenait volontiers, mais il ajoutait : « Le premier il m’a donné le sentiment des Alpes. » Le succès de cette publication ne laissa pas d’être assez vif dans le public d’élite auquel s’adressait le traducteur. […] N’exagérons rien ; nous ne serons que vrai en affirmant que la publication en France des tragédies traduites par Fauriel, et les jugements dont il les accompagna, eurent à l’instant leur contre-coup en Italie ; les éloges de Gœthe, que le critique avait enregistrés, ceux qu’il avait ajoutés lui-même, ces glorieux ou graves suffrages, venant du dehors, posaient, comme on dit, Manzoni chez les siens et préparaient les voies au succès prodigieux de son roman. […] Enfin, les Promessi Sposi ayant paru dans l’été de 1827, le succès dépassa l’attente ; 600 exemplaires (ces chiffres, qu’on le sache bien, signifient beaucoup) furent enlevés en quinze jours ; le livre fit fureur ; on ne parlait que de cela dans tout Milan, et dans les antichambres mêmes on se cotisait pour l’acheter.
En véritable enfant de Paris, Molière n’estimait guère comme des succès de bon aloi, que les succès qu’il avait à Paris. […] Elle eut tout le succès d’une révolution, tout au rebours du Mariage de Figaro, qui a réussi comme une émeute. […] Le succès fut donc complet, unanime, sérieux. […] Elle a lutté vingt ans, non pas toujours sans succès et sans gloire. […] Ni ses succès passés, ni ses espérances, ni le présent, ni l’avenir, n’ont pu la retenir plus qu’il ne fallait.
Mais quelle excuse a-t-on d’omettre Töpffer, dont le succès continu, succès, pour ainsi dire, domestique et tout de famille, atteste si bien la force qu’ont gardée, parmi nous, dans une classe nombreuse de lecteurs et jusque vers ces derniers temps, les sentiments simples et les affections saines ? […] Qu’on se souvienne du succès populaire de la Tirelire et des Enfants du Délire ! […] Une comédie, un roman, un recueil de vers, deux succès et un scandale, tels sont les trois événements qui ont le plus marqué dans cette année. […] Le succès qu’ils ont obtenu ou le bruit qui s’est fait autour d’eux, ajoute encore à cette gravité. […] D’abord, durant son voyage en Espagne, ce ne sont que succès et coups d’adresse.
C’est la sottise fragile qui se met elle-même en pièces, en bataillant contre la Vérité qu’elle ne peut entamer ; mais c’est aussi la sérénité olympienne de l’âme, indifférente au succès de ses entreprises folles, riant lorsque ses vains efforts se brisent, et voyant d’un œil calme sauter jusqu’à son temple les impuissants éclats de leur ruine. […] Dans la tragédie romantique, la personne même périt, enveloppée dans la ruine de ses entreprises insensées ; il faut, au contraire, que sur la scène comique, la personnalité humaine demeure inébranlable, et qu’indifférente, dès le début, au succès de ses témérités folles, elle conserve, jusque dans leur échec, son inaltérable sourire. […] Agamemnon sacrifice, comme roi et comme chef de l’armée, sa fille à l’intérêt des Grecs et du succès de l’expédition contre Troie. […] Sans cette naïve sécurité en ce qui regarde le but et le succès de son entreprise, il ne serait pas un personnage véritablement romantique.
qui ne lui manque jamais, de prédire les fautes d’un génie désormais irrésistible, de prétendre qu’à de tels succès aucune raison humaine ne pourrait tenir ; et il est malheureusement vrai que le génie, après avoir désespéré l’envie par ses succès, se charge lui-même de la consoler par ses fautes. » IX Maître de la monarchie prussienne, sûr de l’immobilité de la Russie, de la tolérance forcée de l’Autriche, de la complaisance de l’Espagne, de l’obéissance de la Hollande, Napoléon rêve à Berlin le blocus du continent contre l’Angleterre, qu’il veut étouffer dans son île par l’écoulement refoulé de ses produits sur ses manufactures. […] Nul dans sa conscience n’osera l’innocenter que par son succès ; mais le succès n’est que l’amnistie de l’audace, il n’en est pas la justification.