Qu’il rouvre les voiles du temple, et que, soutenue du redoutable esprit qui l’anime, sa muse combatte longtemps encore les penchants égoïstes et les révoltes intérieures de l’homme demeuré seul avec ses passions ! […] Sainte-Beuve Les Chants du crépuscule non seulement soutiennent à l’examen le renom lyrique de M. […] Hugo touche à une heure décisive ; il a maintenant trente-six ans, et voici que l’autorité de son nom s’affaiblit de plus en plus… Lors même que l’auteur des Orientales s’enfermerait obstinément dans le système littéraire qu’il a fondé, et soutiendrait que la terre finit à l’horizon de son regard, son passage dans la littérature contemporaine mériterait cependant d’être signalé, sinon comme une ère de fécondité, du moins comme une crise salutaire… L’auteur, malgré sa jeunesse, appartient dès à présent à l’histoire littéraire. […] L’imprécation de Guanhumara, quand elle prend la nature à témoin de son serment de vengeance, est un des plus beaux morceaux de notre littérature : c’est l’ampleur de la poésie à toute volée de la tragédie antique, bien différente de la tragédie classique… Soutenir ainsi ce ton d’apogée, ce bel élan lyrique pendant trois grands actes, M.
Dans les sept autres pièces qui suivent, en rang de mérite, Rodogune, la Mort de Pompée, Nicomède, Don Sanche, Sertorius, Othon, Héraclius, les défauts prennent le dessus, et il faut déjà que le respect soutienne l’esprit dans une lecture inquiète et difficile. […] du sublime dans le ridicule ; cette naïveté même, une des séductions de ce beau génie, qui lui fait mettre sa Mélite sur le même rang que ses chefs-d’œuvre, et trahit ainsi, jusque dans une connaissance si précise de son art, une si singulière illusion sur ses œuvres ; tant de maladresse dans une si grande habileté ; des défauts si peu soupçonnés par lui et si mal surveillés, parmi des qualités supérieures dont il paraît avoir une conscience si claire : tous ces contrastes ont de quoi confondre d’abord, et Corneille n’est guère moins étonnant par sa hauteur que par l’impuissance de s’y soutenir. […] La seule différence qu’il en fît, c’est que, dans les premiers, « ayant eu, disait-il, moins de secours du côté du sujet, il lui avait fallu plus de force devers, de raisonnement et de sentiment, pour les soutenir » ; et que, dans les autres, la richesse du sujet, l’art de la conduite, l’imagination des détails, les soutenaient assez sans qu’il y fallût autre chose.
Abauzit, je soutiens qu’on ne peut la regarder, ni comme personnelle, ni comme injuste, ainsi qu’ils le font entendre. […] Il n'est point de Tribunal qui ne condamnât, au moins à une réparation solennelle, un Homme qui, sans avoir à se plaindre de moi, n'a pas craint de violer le droit des Gens & toutes les bienséances, en publiant sous mon nom & sans ma participation, des papiers dont les trois quarts & demi ne sont ni signés, ni avoués ; & qui a osé m'accuser publiquement sans se faire connoître, & sans apporter une seule preuve irréfragable d'avoir usurpé à un de mes anciens Amis, qui ne vit plus, une propriété que cet Ami ne m'avoit point disputée de son vivant, quoique je l'eusse publiquement défié, plus de trois ans avant sa mort, de soutenir qu'il y eût le moindre droit. […] Si, dans les Sciences, le Grand Homme, est celui-là seul qui a un caractere décidé, des principes fixes, un systême suivi de raison ou d'idées ; qui osera soutenir que M. de Voltaire mérite ce titre ? […] Je ne pouvois soutenir long-temps la lecture de leurs Ecrits, mais je m’en prenois à mon peu d’intelligence.
et n’était-il pas nécessaire que des voix fermes et indépendantes s’élevassent pour protester au nom de la masse de la nation contre cette faiblesse ; que des hommes qu’aucun lien de parti n’enchaîne encore, qui bien évidemment n’ont ni tendances napoléoniennes ni goûts révolutionnaires, que de pareils hommes vinssent tenir un langage qui relevât et soutînt le cœur de la nation et cherchassent à la retenir dans cette pente énervante89 qui l’entraîne chaque jour davantage vers les jouissances matérielles et les petits plaisirs. Si nous cessions d’avoir l’orgueil de nous-mêmes, mon cher Mill, nous aurions fait une perte irréparable. » On sent parfaitement les diverses idées qui se combattent en lui : il n’est pas d’humeur militaire, et il n’est pas non plus absolument de doctrine industrielle et économiste : il voudrait assister à de grandes choses, et il doute que la nation en soit capable : faut-il conseiller la grandeur à qui n’est pas de force à la soutenir ? […] L’une de celles qui me troublent le plus l’esprit vient du mélange d’histoire proprement dite avec la philosophie historique ; je n’aperçois pas encore comment mêler ces deux choses (et il faut pourtant qu’elles le soient, car on pourrait dire que la première est la toile, et la seconde la couleur, et qu’il est nécessaire d’avoir à la fois les deux pour faire le tableau) ; je crains que l’une ne nuise à l’autre, et que je ne manque de l’art infini qui serait nécessaire pour bien choisir les faits qui doivent, pour ainsi dire, soutenir les idées ; en raconter assez pour que le lecteur soit conduit naturellement d’une réflexion à une autre par l’intérêt du récit, et n’en pas trop dire, afin que le caractère de l’ouvrage demeure visible.
Le style s’y montre en beaucoup d’endroits ce qu’il sera plus tard ; mais les idées théoriques, trop peu dégagées, ne le soutiennent pas encore ; il y a excès de crudité dans les formes. […] Car ce n’est pas avec une raison lucide seulement qu’il convient de se livrer à cette investigation, trop variable selon les lumières ; c’est avec des qualités religieuses de l’esprit et du cœur, qui soutiennent dans le chemin, le devinent aux places douteuses, et en dispensent là où il ne conduit plus. […] Si vous scrutez nos iniquités, qui soutiendra vos regards ?