Il paraîtrait plutôt, si ce n’est pas Dieu qui nomme, que c’est la société, ministre de Dieu en cela ; ou la tradition, organe de la société ; ou bien c’est la chose même qui se nomme, car quelquefois le nom sort de la chose. Platon, en disant que les noms ne sont point arbitraires, qu’ils ont un rapport avec les choses, dit, par là même, que le nom sort de la chose, et que l’homme n’a pas le pouvoir de nommer. […] Il ne peut manquer de sortir une grande lumière de cette foule de recherches auxquelles on se livre en ce moment. […] Ce savant et laborieux archéologue croit avoir trouvé que l’institution du langage remontait au signe, et que la parole sortait de la puissance même du signe. […] Au reste, si l’idée de Harris pouvait être adoptée, nous aurions une forme grammaticale de plus, sans y rien gagner, parce qu’il faudrait que le sentiment de la continuité sortît de l’énergie même du verbe ; c’est ce qui ne peut pas être.
Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes. […] je sors de la bouche d’un tel. […] Roussel est de ceux-là : Madame sortait à des heures régulières, rentrait toujours avant dîner, et ne sortait le soir qu’avec son mari. […] — Savez-vous qui est l’homme qui vient de sortir ? […] L’homme râlait, ses entrailles sortaient.
Les postes sortiront et porteront les armes. […] Seulement, ce sera à moi de juger si je dois ou non sortir de l’Hôtel ; mais tant que je pourrai me tenir ferme dans la foule, j’y marcherai. » (18 mai 1843). […] Il essaya d’exprimer, dans un tableau qui sort tout à fait de son genre et de sa gamme habituelle, les tristes visions dont il était obsédé : c’est une espèce de satire allégorique de la république et des fléaux ou des menaces de 1848, socialisme, choléra-morbus. […] Toutes les fois que nous en sommes sortis, nous avons perdu notre temps sans rien ajouter à notre considération. » « J’oublie en écrivant que je parle à un homme qui en sait autant que moi sur tous les points, et auquel, par conséquent, je n’ai rien à apprendre. […] Ne lui demandez pas un fil logique continu, il en était incapable ; mais du pittoresque, mais du trait et du malin, cela lui sortait de toutes parts.
peut-être en recueillerez-vous plus de profit que de toute l’enflure d’un discours stoïque. » Et suivent alors les conseils appropriés : fuir les jardins publics, le fracas, le grand jour ; le plus souvent même ne sortir que de nuit ; voir de loin le réverbère à la porte d’un hôtel, et se dire : « Là, on ignore que je souffre ; » mais ramenant ses regards sur quelque petit rayon tremblant dans une pauvre maison écartée du faubourg, se dire : « Là, j’ai des frères. » Voilà ce qu’on trouve, après tant d’autres pages révélatrices, dans l’Essai. […] » Et cela n’empêche pas cependant, tant la nature de l’homme est mobile et associe les contraires, de sourire gaiement à quelque réveil de mai, de sortir par la petite porte de son parc avec une fleur encore humide de rosée, de sourire d’un air de fête au passant qu’on aimerait éviter peut-être, au jeune homme qui rougit et salue, et dont cette rencontre va enflammer la journée. […] frères moins glorieux sans doute, plus infirmes, moins honorés des grands coups du sort. […] L’humeur du père redouté devient plus taciturne et plus insociable avec l’âge ; il ne sort qu’une fois l’an, à Pâques, pour aller entendre la messe à l’église paroissiale de Combourg. […] On a pu remarquer parfois dans les pages graves de M. de Chateaubriand quelques mots aigus qui font mine de sortir du ton, et qu’un goût scrupuleux voudrait rabattre.
Ce romanesque, qui sort des événements arbitrairement inventés pour les besoins du drame, est la partie faible du roman. […] Un vieux jardinier qui le rencontre, un de ses amis, le cache avec Cosette dans sa hutte ; puis Valjean invente une histoire pour faire recevoir et élever Cosette par ces nonnes ; puis il se fait sortir du couvent dans une bière pour tromper la police, enfin enterrer sur la foi d’un ivrogne chargé de le réveiller. […] Il sort enfin de cet asile quand Cosette a fini son éducation, et il déterre une maison isolée de la rue de Babylone, au fond d’un jardin. […] « Ni Jean Valjean, ni Cosette, ni Toussaint, n’entraient et ne sortaient jamais que par la porte de la rue de Babylone. […] Le soir une vapeur de rêverie se dégageait du jardin et l’enveloppait ; un linceul de brume, une tristesse céleste et calme, le couvraient ; l’odeur si enivrante des chèvrefeuilles et des liserons en sortait de toute part comme un poison exquis et subtil ; on entendait les derniers appels des grimpereaux et des bergeronnettes s’assoupissant sous les branchages ; on y sentait cette intimité sacrée de l’oiseau et de l’arbre.