« L’Empereur, qui nous a donné le salut, puis qui nous a donné la gloire, et à qui rien n’a manqué que le soleil », nous aura donné toutes les prospérités possibles en nous donnant la liberté de la tribune et de la presse, si agréables aux membres du Corps législatif qui tiennent à être vus par la fenêtre ! […] le docteur Véron n’a rien de ces passions ardentes et blessées, de ces regrets d’une ambition qui n’a plus sa place sous le soleil.
Les hommes de l’école poétique à laquelle appartient par sa langue Gramont sont, presque tous, de l’opinion du grand panthéiste du xviiie siècle, qui disait sans sourciller : « On fait de l’âme comme on fait de la chair, et de la chair comme on fait du marbre », et c’est pour cela sans aucun doute qu’on trouve si peu d’âme dans leurs écrits ; mais lui, par un bonheur d’organisation dont il faut le féliciter, ne s’est pas pétrifié tout entier parmi ces Memnons sans soleil qui n’ont que le son vide du rhythme. […] Le poète, amoureux pendant si longtemps de la couleur, de la ligne et des mille nuances de la lumière, qui voulait peindre, comme Titien, la chair d’opale de sa maîtresse et ses … cheveux dont l’or blême frisonne Et se poudre d’argent sous les rais du soleil… cesse tout à coup, dans le dernier livre de ses sonnets de jouer cette gageure enragée qu’exprimait Shakespeare quand il parlait de dorer l’or et de blanchir les lys, et le voilà qui n’a plus souci que de la seule qualité d’expression que Dieu ait permise aux poètes !
Ce ruissellement d’eau pure, qui les trempait au grand soleil, prolongeait leur enfance, leur donnait des rires frais de galopins échappés, lorsque, jeunes hommes déjà, ils rentraient à la ville par les ardeurs troublantes du soleil de juillet. » Admirable éducation païenne, exceptionnelle hélas, à notre époque, bains de flammes, de verdure, de soleil, où l’âme se retrempe dans le sein de la terre, admirable éducation qui forme les tempéraments riches et les esprits robustes. […] Et sachant que le petit reproduit le grand, et le particulier le général, comme le phénomène contient la loi, il détacha du grand arbre des races une grappe humaine, forte, gonflée de vie et de soleil. […] Il a chanté l’étendue des moissons se gonflant comme un ventre magnifique sous la pluie fertilisante du soleil. […] Du soleil frise aux nuques des héroïnes, et, sans pudeur, de belles vierges robustes nous présentent leur belle gorge sensuelle dans la corbeille de leurs mains. […] Ses héros sont sensibles aux vents, au soleil autant qu’à la poussée impérieuse et tragique de leur instinct.
C’est un prisonnier, — car c’est la prison, — et cette fenêtre est comme un parloir avec la rue, et où l’enfermé a le secours de la pitié, et du bavardage faisant, sous le soleil, sonore le pavé…. […] Mais cette intelligence n’est-elle pas semblable au soleil purement artiste de Rome, qui ne fait que des fleurs et pas de légumes ? […] Par les dentelles de bois des moucharaby, le soleil entre dans la salle et découpe des rosaces lumineuses au-dessus des boîtes de momies et des sarcophages, sur lesquels sont piqués avec une épingle des morceaux de papier, où sont inscrits, en leurs noms d’Égypte, la ligne paternelle et maternelle de ces morts et de ces mortes. […] Au dehors, le soleil sur la neige, une route comme un champ de mottes, toutes blanches et étincelantes aux ombres doucement bleuâtres de la ouate, et de chaque côté de la route, le bois roux, avec çà et là, comme un de ces paquets de feuillage mort qu’on voit à la porte d’une auberge. En se retournant, un soleil tout blanc, qui fait aux ramures noires des arbres un fond d’argent ; et de distance en distance, une brindille perdue portant à sa dernière feuille une sorte de marguerite de givre ; au loin un fouillis, un lacis, une confusion de ramilles maigres qui se perdent dans du violacé, saupoudré d’une poudre de neige, leur donnant la légèreté d’une forêt de plumes.
Comptez enfin l’admirable éclat du soleil qui pousse à l’extrême le contraste des parties claires et des ombres et qui ajoute l’opposition des masses à la décision des lignes. […] La structure de leur esprit a enfermé leurs désirs et leurs efforts dans une enceinte bornée, celle que le plein soleil éclaire, et c’est dans cette arène, aussi illuminée et aussi circonscrite que leur stade, qu’il faut les voir agir. […] Point de brume, presque point de pluie ; l’air est tiède ; le soleil bon et doux. […] mère universelle ; orbe du Soleil qui vois tout, je vous invoque ! […] Le soleil dans Homère, est un autre dieu qu’Apollon, et la personne morale se confond en lui avec la lumière physique.