Mais Augier regarde le mouvement de la société contemporaine, et, avec indignation, il en dénonce les vices. […] A ces deux traits de la société du second empire, Augier, en pur bourgeois libéral, en ajoutera un troisième : le jésuitisme. […] Il sembla changer de voie quand il donna le Demi-Monde, étude réaliste de certaines parties gâtées de la société.
Toute crise sociale étant un ensemble de crises individuelles, il y a bien des chances pour que la littérature ait subi le contre-coup des secousses qui ont ébranlé alors la société entière. […] Toutefois, dans le cours de ces soixante-quinze ans si pleins d’ardeur, d’élan, de foi en l’avenir, animés d’un si vif désir de changer les bases de la société existante, il y a un instant où les esprits conçoivent des pensées nouvelles et les cœurs des sentiments nouveaux. […] De plus, une société, après de longues et terribles secousses, arrive parfois ù un état d’équilibre qui donne aux contemporains l’illusion d’un repos indéfini ; c’est ainsi que, dans la première partie du règne personnel de Louis XIV, la plupart des Français crurent la langue, les règles de la poésie et du bon goût, le régime politique et religieux aussi bien que le régime littéraire fixés en France pour l’éternité.
Ils nuisent à la société, non-seulement en leur qualité de méchans, mais en empêchant les bons d’être aussi bons qu’ils le souhaiteraient, en forçant ceux-ci de mêler à leur bonté une prudence qui en gêne et qui en restreint l’usage ; et c’est ce qui a fait enfin qu’un recueil d’apologues doit presqu’autant contenir de leçons de sagesse que de préceptes de morale. […] Ceci doit faire allusion à quelque petite pièce de société, représentée devant le roi dans son intérieur, où M. le duc du Maine avait sans doute bien joué le rôle d’amoureux. […] Le discours du chien est excellent ; et la raison pour laquelle on le trouve mauvais, peint assez la société.
C’était un homme probe et cultivé, de naissance médiocre, mais de mœurs élevées, placé par la fortune de son génie en dehors de toutes les prétentions et de toutes les passions de son temps, ayant le pied, — un pied digne du talon rouge, — et l’œil, — un œil capable de tout embrasser, — dans les deux sociétés qu’on nommait alors la cour et la ville, et que sa vocation était d’observer et de reproduire. […] Mais nous avons besoin, nous qui voulons connaître et les procédés de composition des hommes de génie, et l’action de leur esprit sur leur société, et la réaction de leur société sur leur esprit, nous avons besoin qu’on nous dévoile le secret de leurs inspirations et la variété de leurs sources.
Que les femmes belles et intelligentes tiennent une place immense dans les sociétés monarchiques. […] Jamais la société humaine ne s’y conforme entièrement, mais, et précisément pour cela, l’homme l’éprouve toujours. […] La seule manière que les hommes aient de se distinguer les uns des autres dans les sociétés modernes, c’est la fortune. […] C’est précisément pour cela que ceux qui ont cru à ces sortes de droits, mais qui, esprits vigoureux et logiques, ont voulu les fonder sur quelque chose et en ont voulu trouver la base solide, en sont venus tout naturellement à supposer un contrat à l’origine des sociétés, ont inventé un contrat social, obligeant la société envers les individus et les individus envers la société. […] Notre société en est là aujourd’hui.