Si, comme Burke l’a soutenu, « notre ignorance des choses de la nature était la cause principale de l’admiration qu’elles nous inspirent, si cette ignorance devenait pour nous la source du sentiment du sublime », on pourrait se demander si les sciences modernes, en déchirant le voile qui nous dérobait les forces et les agents des phénomènes physiques, en nous montrant partout une régularité assujettie à des lois mathématiques, et par conséquent sans mystère, ont avancé la contemplation de l’univers et servi l’esthétique, en même temps qu’elles ont servi la connaissance de la vérité.
On ne peut tout lire, sans doute, de chaque auteur ; il n’est besoin que d’en lire assez pour bien marquer le sens de sa manière et donner, à l’auditeur qui sort de là, l’envie d’en savoir plus en recourant à l’original : mais il faut, à la rigueur, lui en avoir déjà offert et servi un assez ample choix, pour que, même sans aller s’informer au-delà, il en garde un souvenir propre, et qu’il attache à chaque nom connu une idée précisé. […] Il y a là une disposition morale digne d’estime et presque de respect, et qu’on serait coupable de ne pas favoriser et servir, quand elle vient s’offrir d’elle-même.
À propos du papyrus, par exemple, cette plante qui croît en Égypte, il nous parle au long de la fabrication du papier, des différentes qualités qu’il offrait pour la finesse, ou la solidité, de celui qui, plus mince, s’employait dans la correspondance épistolaire, de celui qui servait pour les ouvrages, du papier Auguste, du papier Livie, du papier Claude (sous l’Empire3 n’avions-nous pas le papier Grand-Aigle ?) […] Il fut servi à souhait, et il périt suffoqué au milieu du tumulte des éléments.
Je suis bien résolue de me corriger et de ne plus jouer à ce malheureux jeu qui ne sert qu’à nuire à ma réputation et à diminuer votre amitié, ce qui m’est plus précieux que tout. […] À quoi tout cela a-t-il servi ?
« Il était insinuant, dit Mme de Motteville ; il savait se servir de sa bonté apparente à son avantage ; il avait l’art d’enchanter les hommes, et de se faire aimer par ceux à qui la Fortune le soumettait. » Il est vrai que c’était surtout dans les difficultés et quand il avait le dessous, qu’il usait de ces dons flatteurs et de ces paroles de miel dont la nature a pourvu cette race prudente et si aisément perfide des Ulysses. […] La mort servit donc l’heureux Mazarin à souhait en l’enlevant au comble de la prospérité et dans la maturité de la puissance humaine.