Je ne me sens pas entièrement convaincu. […] Après avoir entendu « romantisme » au sens d’« originalité », il entend de nouveau, sans le dire, « originalité » au sens de « romantisme » ; et il semble que cette confusion, volontaire ou non, joue à sa critique plus d’un méchant tour. […] Deschanel lui-même, « romantique » a par moments un sens très déterminé et qui s’oppose à « classique ». […] Deschanel avait une belle occasion de revenir au vrai sens du mot « romantisme » et de montrer qu’Ériphile est déjà, sauf le style, un personnage dramatique comme on les aimait aux environs de 1830. […] En un sens, rien de plus vrai ni de plus philosophique que la tragédie, qui nous montre les forces élémentaires, les instincts primitifs déchaînés sous la plus fine culture intellectuelle et morale.
On y avait alors une conscience très nette du sens réel des mots. […] Parfois on est tenté de désirer que cette faculté artistique si vive que les femmes possèdent, à n’en pas douter, se développe un peu plus dans le sens de la prose, un peu moins dans le sens des vers. […] Matthews le sens de ces mots. […] Je ne saisis pas très bien alors le sens réel des paroles de M. […] Appréciations dans le beau sens latin du mot, tel est le titre donné par M.
Si je sens une longue épine se tourner dans mon cœur avec tous ses piquants, je me tairai, et j’espère que mes douleurs secrètes me seront comptées dans un monde où tout est justice et vérité. […] Que ceux qui depuis ont voulu faire un Ducis tout royaliste, et qui ont très probablement étriqué ou écourté sa correspondance dans ce sens-là, s’en accommodent comme ils le pourront ; il écrivait à son ami Hérault de Séchelles, commissaire de la Convention dans le département du Mont-Blanc, à la date du 15 mars 1793 : « … Que les Alpes ont du plaire à ton âme républicaine et haute comme elles ! […] La Correspondance avec Talma commence en ces années, et elle nous offre de touchantes et mâles beautés qui valent bien, à mon sens, celles des tragédies elles-mêmes. […] Je sens les nerfs d’Hercule sous les formes d’Antinoüs. […] J’aime, comme vous, à voir la nature avec goût, avec amour, avec un œil pur et sensible ; et cet œil, qui est ma lumière et mon trésor, je le sens s’éteindre et m’échapper lorsque je mets le pied dans le monde.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, Doux comme des hautbois, verts comme des prairies, Et d’autres corrompus, riches et triomphants, Ayant l’expansion des choses infinies, Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, Qui chantent les transports de l’esprit et des sens. […] Alfred de Vigny écrivait en 1829 : « Les esprits paresseux et routiniers aiment à entendre aujourd’hui ce qu’ils entendaient hier : mêmes idées, mêmes expressions, mêmes sens ; tout ce qui est nouveau leur semble ridicule ; tout ce qui est inusité, barbare. » Je cite ces paroles avant d’aller plus loin, car elles me paraissent, malgré leur date, d’une piquante actualité. […] Stéphane Mallarmé le lotit du sens du mystère et de l’ineffable ; M. […] * * * La prose, — romans, nouvelles, contes, fantaisies, — évolue dans un sens analogue à celui de la poésie. […] J’y sens par endroits le cœur et l’âme du dix-huitième siècle.
Il ne coupe pas le récit par d’interminables descriptions, où rien ne manque, si ce n’est justement le sens le plus profond de l’observation humaine. […] Il a eu cette précaution, indice d’un très grand artiste, d’éviter les détails de modes qui perdent leur attrait, et leur sens, avec leur nouveauté, et qui sont ridicules après une saison. […] Madame Sand a sans doute pris le mot passion dans un sens moins psychologique que Fromentin ; elle a trouvé sage une passion qui ne crie pas, en effet, et qui ne se traduit pas en épisodes tragiques. […] Non, c’est bien la passion d’un homme, où s’intéressent non seulement les sens, mais l’imagination, le souvenir, un peu l’esprit, tout le cœur, avec cet immense besoin de tendresse, dont le monde, depuis des milliers d’années, n’a pas épuisé l’expression. […] Il les a ployés au service d’idées et de sensations nouvelles ; il les a détournés du sens habituel, groupés en combinaisons ingénieuses ; il a pris à l’atelier, pour les faire entrer dans la littérature, les termes d’argot vraiment pittoresques et méritants : il a créé une langue pour la critique d’art, dont il est à la fois l’inventeur et le modèle.