Sieyès ne croyait guère plus à l’histoire qu’à la théologie ou à la mythologie : Il me semble, disait-il nettement, que juger de ce qui se passe par ce qui s’est passé, c’est juger du connu par l’inconnu. […] Bertrand de Moleville, dans une note du premier volume de son Histoire de la Révolution, semble dire qu’il ne tint qu’à une abbaye de 12 000 livres de rente, et à une étourderie de moins de la part du ministre Brienne, archevêque de Sens, que l’abbé Sieyès ne fût un des apôtres les plus zélés de l’Ancien Régime. […] On n’attend pas que j’analyse en détail ces brochures ; et tout d’abord je dirai en quoi il me semble que Sieyès a échoué et erré, et en quoi il a réussi. […] Cette conquête de 89, à laquelle Sieyès a pour jamais attaché son nom, subsiste : elle a traversé les différentes formes de gouvernement depuis 89, et elle semble destinée à les traverser encore, comme une condition désormais inhérente de tout ce qui veut durer.
Il semblait donc que le seul moyen de les juger fût de les rapporter à quelque concept qui les dominât ; dès lors, l’emploi de notions qui présidassent à la collation des faits, au lieu d’en dériver, devenait indispensable dans toute sociologie rationnelle. […] Il semble que nous venions de procéder simplement à une définition de mots ; car nous n’avons rien fait que grouper des phénomènes suivant leurs ressemblances et leurs différences et qu’imposer des noms aux groupes ainsi formés. […] Il ne semble pas qu’il faille faire tant d’affaires pour distinguer la maladie de la santé. […] Bien des faits sembleraient plutôt démontrer l’existence d’un mouvement en sens inverse.
Paul Bourget et à qui on pardonne tout, même d’avoir fait souffrir un poète : Édel, je vois en toi, Danoise aux yeux si doux, Cette amante qu’en rêve on adore à genoux, Devant qui le désir reste muet et grave, Tant du plus chaste amour on craint de la meurtrir, Et qui semble une fleur exotique et suave Qu’on n’ose point toucher, de peur de la flétrir.
Debout sur l’estrade improvisée, comme en une fête de village, le barde Léon Durocher, entre deux sonneurs de biniou, donnait le signal des chansons de Bretagne, et tandis qu’on chantait là quelque refrain d’Armorique, l’Angelus de la mer, ou le Gilet breton, de Durocher, la Ronde des Châtaigniers, de Théodore Botrel, ou la Boîte de Chine, de Yann Nibor, il me semblait, regardant les spectateurs attablés autour du cabaret en plein air, que j’assistais vraiment à quelque Pardon de Bretagne.
Il nous semble que ce seroit en donner une juste idée, en disant que cet Orateur a plus de sagesse que d’élévation, plus de mouvemens que d’images, plus de sentiment que d’énergie, plus de brillant que de naturel ; & par-là, nous ne prétendrions pas affoiblir les éloges dus à ses talens, qui, avec quelques défauts de son Siecle, ont des qualités estimables qu’on ne rencontre pas communément dans les autres Orateurs.