Un jour viendra, que je crois avoir entrevu dans le cours de mes observations, un jour où la science sera constituée, où les grandes familles d’esprits et leurs principales divisions seront déterminées et connues. […] Quoi qu’il en soit, on arrivera avec le temps, j’imagine, à constituer plus largement la science du moraliste ; elle en est aujourd’hui au point où la botanique en était avant Jussieu, et l’anatomie comparée avant Cuvier, à l’état, pour ainsi dire, anecdotique. […] Mais même, quand la science des esprits serait organisée comme on peut de loin le concevoir, elle serait toujours si délicate et si mobile qu’elle n’existerait que pour ceux qui ont une vocation naturelle et un talent d’observer : ce serait toujours un art qui demanderait un artiste habile, comme la médecine exige le tact médical dans celui qui l’exerce, comme la philosophie devrait exiger le tact philosophique chez ceux qui se prétendent philosophes, comme la poésie ne veut être touchée que par un poète. […] Le professeur, dans sa chaire, ne distribue guère que la science morte ; l’esprit vivant, celui qui va constituer la vie intellectuelle d’un peuple et d’une époque, il est plutôt dans ces jeunes enthousiastes qui se réunissent pour échanger leurs découvertes, leurs pressentiments, leurs espérances7. » Je laisse les applications à faire en ce qui est de notre temps.
Il a poussé à leurs extrêmes limites la science du développement, l’art d’exposer un motif, de le présenter sous des aspects nouveaux, et, usant de toutes les ressources polyphoniques, de le combiner à l’infini, soit avec ses propres imitations, soit avec des thèmes différents. […] Pasteur devraient avoir déjà convertis ; la science de l’hygiène dédaigne les expériences faites sur des animaux vivants. […] On peut considérer l’art wagnérien comme une mesure de la culture d’un peuple. — L’Espagne a un grand avenir : une situation politique malheureuse t’écrase ; mais l’art et les sciences se relèvent ; un sérieux mouvement d’enthousiasme pour l’art de Wagner s’est manifesté ; l’auteur voit dans ce mouvement un signe de vitalité et une raison d’espérer. […] Pasteur, et contre la science eu général.
C’est de là qu’il eut l’idée d’étudier à l’abbaye du Bec, récemment fondée et déjà célèbre, où l’un de ses compatriotes italiens, Lanfranc, avait, depuis quelques années, institué une école de science non moins que de piété. […] Il ne s’agissait plus que de savoir où il ferait ses vœux et prendrait l’habit : « Si je demeure au Bec, se disait-il, je n’y paraîtrai jamais rien, car la science de Lanfranc me primera. » L’amour-propre de l’esprit n’était pas mort en lui ; il se le reprochait : « Je n’étais pas encore dompté, disait-il plus tard en se souvenant de cette époque, et le mépris du monde ne régnait point encore en moi. » Il fit effort pourtant et résolut de soumettre sa détermination à l’avis de Lanfranc lui-même, lequel refusa de répondre sur-le-champ et le renvoya devant l’archevêque de Rouen. […] Enfin, un jour, il fut plus heureux, et il écrivit aussitôt l’espèce d’allocution et de prière où il s’empressa de l’encadrer ; car, chez Anselme, c’est toujours la prière qui précède et qui suit les opérations de la science ; chez lui, ce n’est pas la raison qui cherche la foi, c’est la foi fervente et sincère qui cherche simplement les moyens de se comprendre et, pour ainsi dire, de se posséder par le plus de côtés possible ; c’est la foi, comme il le définit excellemment, qui cherche l’intelligence d’elle-même. […] Ils étaient ensemble (à l’Académie des sciences morales et politiques) d’une commission pour juger le prix à donner sur le meilleur exposé de l’état de la philosophie allemande.
La femme, malgré toute science, est retombée à sa misère initiale, au geste de petite fille qui ne sait ; l’effort est rompu et perdu en elle. […] Or, ce populaire, qu’a-t-il à faire de l’art, de la science qui ne s’adresse pas à lui ? […] Cette science purement d’érudition, accessible aux riches seulement, cette science qui étouffe les voix de la conscience, est-ce vraiment la science ? […] Bonhomet est avec justesse le représentant d’une science qui est beaucoup plus une nomenclature qu’une science pure, et qu’il sait d’ailleurs réduire à la pure nomenclature ; il est le médecin fier et ignorant et solennel. Il n’est pas l’homme de la science ; il est le fétichiste des résultats grossiers de quelques spéciales méthodes ; il est à la science ce que les perroquets des plagiaires de la foudre (Histoires insolites) sont à la littérature.
Ou pour accorder la Mystique et la Science on peut les baptiser : les précurseurs de l’Ante-Christ, car l’Ante-Christ sera Celui de la toute Science en antagonisme avec Celui de la toute Croyance. […] Et il possède une parfaite science du métier. […] Il ignore le rythme, la mesure et la science de la composition. […] Grâce à lui, désormais et définitivement, la science fait partie de la pensée littéraire. […] La science passera et les emportera comme des feuilles sèches !