La scène se transforme comme au premier acte. […] On ne saurait révéler, et rendre à la fois plus saisissante, la doctrine de la Volonté, que Wagner ne l’a fait dans la scène de l’Evocation d’Erda. « Veille, veille ! […] Concert : Prél. et Ier acte de Lohengrin ; Scène de Rienzi. […] Schuch ; Gudehus (Siegfried) excellent chanteur ; Mlle Malten en tous points excellente ; et toujours une mise en scène médiocre ! […] On ne s’étonnera donc pas de trouver ici des remarques du peintre sur l’éclairage de la scène.
La scène représente une forêt au bord du fleuve Malini ; le jeune prince Douchmanta, monté sur un char conduit par un écuyer, apparaît dans le lointain l’arc à la main, et chassant un jeune faon qui fuit devant ses coursiers. […] La seconde scène est une longue et poétique complainte amoureuse du héros, qui déplore la maladie de celle qu’il aime et la force indomptable de son penchant pour elle. La poésie, dans cette scène, a la majesté du paysage et les images de la passion. […] » XXII Suit une scène de délicieuse entrevue entre le héros et Sacountala, que ses compagnes ont laissée seule un moment au bord du Malini. […] Le héros lui souffle doucement dans l’œil pour lui rendre la vue : scène de Daphnis et Chloé, où la simplicité et la candeur luttent de grâce.
On parodia des scènes entières du Cid. […] La scène lyrique est dans la plus grande disette. […] On en sçait par cœur des scènes entières. […] La scène entre ce ridicule bel esprit & Vadius, où Ménage est d’après nature.
Les Prudhommes de la salle sont étonnés de voir rire de celui de la scène : ils ont des idées pareilles, ils s’expriment ainsi et s’étonnent qu’on trouve ces façons ridicules. […] Scribe dans ses indications de mise en scène : c’était là que Balzac se réfugiait pour piocher à l’abri de toute surprise et de toute investigation. […] Certes il était assez grand seigneur pour jouer avec le créancier la scène de Don Juan et de M. […] Avant toute chose Louis Bouilhet était un poëte dans le sens strict du mot, et s’il aborda la scène ce ne fut pas d’un premier mouvement, comme les dramaturges d’instinct. […] C’est dommage, car cet échec immérité détourna de la scène deux vocations qui s’annonçaient bien.
Aucun des dons par lesquels on peut frapper et retenir l’attention ne manque à ce style, ni l’imagination grandiose, ni le sentiment profond, ni la vivacité du trait, ni la délicatesse des nuances, ni la précision vigoureuse, ni la grâce enjouée, ni le burlesque imprévu, ni la variété de la mise en scène. […] Il aime les caricatures, il charge les traits des visages, il met en scène des grotesques473, il les promène en tous sens comme des marionnettes, il n’est jamais las de les reprendre et de les faire danser sous de nouveaux costumes ; au plus fort de sa philosophie, de sa propagande et de sa polémique, il installe en plein vent son théâtre de poche, ses fantoches, un bachelier, un moine, un inquisiteur, Maupertuis, Pompignan, Nonotte, Fréron, le roi David, et tant d’autres qui viennent devant nous pirouetter et gesticuler en habit de scaramouche et d’arlequin. — Quand le talent de la farce s’ajoute ainsi au besoin de la vérité, la plaisanterie devient toute-puissante ; car elle donne satisfaction à des instincts universels et profonds de la nature humaine, à la curiosité maligne, à l’esprit de dénigrement, à l’aversion pour la gêne, à ce fonds de mauvaise humeur que laissent en nous la convention, l’étiquette et l’obligation sociale de porter le lourd manteau de la décence et du respect ; il y a des moments dans la vie où le plus sage n’est pas fâché de le rejeter à demi et même tout à fait […] Dans ses grands romans, il développe longuement l’équivoque sale ou la scène lubrique. […] Le fruit mûrissant, savoureux, suspendu à la branche, n’y tombe pas, mais semble toujours sur le point de tomber ; toutes les mains se tendent pour le cueillir, et la volupté un peu voilée, mais d’autant plus provocante, pointe, de scène en scène, dans la galanterie du comte, dans le trouble de la comtesse, dans la naïveté de Fanchette, dans les gaillardises de Figaro, dans les libertés de Suzanne, pour s’achever dans la précocité de Chérubin. […] Recevoir, prendre et demander, voilà le secret en trois mots, etc. » — Et tout le monologue de Figaro, toutes les scènes avec Bridoison.