Octave Feuillet Scènes et proverbes. — Scènes et comédies — Histoire de Sibylle, etc1. […] Je le sens aujourd’hui et reconnais ma faute en venant parler si tard des romans, des scènes et proverbes de M. […] » Il est une autre petite scène de lui, fort appréciée de quelques esprits délicats, la Partie de dames, qui n’est aussi qu’une conversion. […] Mais pendant le bal et dans cette scène si bien amenée, où la jeune femme, qui n’a rien de grave, après tout, à se reprocher, tout émue enfin de tendresse, et transformée par la passion, se déclare au jeune amateur artiste et en vient à lui offrir son cœur, sa vie, sa main, — car elle est veuve, — d’où vient cette austérité subite et non motivée, cette pruderie farouche du jeune homme, déjà touché lui-même, et qui n’a plus aucune raison de la repousser ? […] Il baptise à merveille l’auteur des Scènes et Proverbes dans sa première manière. — Nos petits-neveux, pour apprécier le piquant du mot, devront savoir qu’il y avait en ce temps-là un journal utile et moral très-répandu, le Musée des Familles.
Vous trouvez souvent dans la littérature du Nord des scènes ridicules à côté de grandes beautés. […] Quand vous rappelez des objets dégoûtants, vous excitez une impression fâcheuse, qu’on fuirait avec soin dans la réalité ; quand vous changez la terreur morale en effroi physique, par la représentation de scènes horribles en elles-mêmes, vous perdez tout le charme de l’imitation, vous ne donnez qu’une commotion nerveuse, et vous pouvez manquer jusqu’à ce pénible effet, si vous avez voulu le pousser trop loin : car au théâtre, comme dans la vie, quand l’exagération est aperçue, on ne tient plus compte même du vrai. […] La surprise est certainement un grand moyen d’ajouter à l’effet ; mais il serait ridicule d’en conclure que l’on doive faire précéder une scène tragique d’une scène comique, pour augmenter l’étonnement par le contraste.
Voltaire, après eux, jeta son drame pathétique et brûlant dans toutes les nations et dans tous les temps où n’était point parvenu le génie ses devanciers ; il fit comparaître sur la scène une grande partie des peuples modernes, et c’est en cela surtout qu’ils mérité le trône tragique où il est assis. […] Lebrun, c’est-à-dire deux imitations du grec, admirablement bien appropriées à notre scène ; et une habile traduction de l’allemand, qui émeut et attache par cette poésie naturelle et colorée qu’on a retrouvée depuis avec tant de charme dans le Voyage en Grèce du même auteur. […] Encore une fois, les maîtres de notre scène n’ont rien fait de complet par eux-mêmes dans les sujets modernes. […] On y trouve des scènes admirables, mais on cherche vainement une pièce. […] Il est temps que ses chefs-d’œuvre soient reproduits fidèlement sur notre scène, comme les nôtres le sont sur les scènes étrangères.
La scène, très simple, serre le cœur. […] — Cela vous fournit une jolie scène, j’en conviens. […] Car, quelle scène pouvait-il y avoir là ? […] c’est la grande scène du drame. […] À vrai dire, la scène doit être facile à jouer.
Ce sont les épisodes et les tableaux qui font l’intérêt du livre : il faut y voir comme une suite d’estampes, où sont rendues, avec de saisissantes oppositions de blanc et de noir, des scènes tour à tour amusantes, fantastiques ou terribles. […] Enfin, il y a même des chapitres de roman réaliste dans les Misérables : on y trouve des descriptions de milieux bourgeois ou populaires, de mœurs vulgaires ou ignobles, des scènes d’intérieur ou de rue, qui sont d’une réalité vigoureuse. […] Il a été effrénément romantique : mais comme il manquait de sens artistique, de génie poétique et de style, les romans et les scènes d’inspiration romantique sont justement aujourd’hui les parties mortes, ayant été toujours les parties manquées de son œuvre. […] La Comédie humaine comprend : scènes de la vie privée (le Colonel Chabert, le père Goriot), scènes de la vie de Province (le Lys dans la Vallée ; Ursule Mirouet ; E. Grandet ; le Curé de Tours ; Illusions perdues) ; scènes de la vie parisienne (César Birotteau) ; scènes de la vie politique ; scènes de la vie militaire ; scènes de la vie de campagne (les Paysans ; le Curé de village) ; études philosophiques (la Recherche de l’absolu) ; études analytiques.