Il était déjà dénoncé ; il écrivait de son côté au ministre et demandait : premièrement, un congé temporaire « pour se tirer des griffes de ses ennemis » ; en second lieu, « une autre place où il pût verser jusqu’à la dernière goutte de son sang pour le service de la République, pourvu qu’il n’y eut ni Fabre ni Gaston.
Savez-vous qu’un Gœthe ainsi souffrant sous sa pourpre et laissant échapper, à défaut de larmes, quelques gouttes de son sang, nous va mieux qu’un Gœthe demi-dieu et impassible !
Il n’est pas de ceux qui, blessés du trait sacré, jettent au ciel la poussière mêlée dans leur sang, et qui versent avec clameur, comme dit Ballanche, leurs entrailles sur la terre.
nous devons toutes Tacher de notre sang et mouiller de nos pleurs ?
Aussi se réveilleront-ils un jour ceux qui seuls sont sincères, ceux qui seuls méritent les regrets ; accablés de mépris, tandis qu’ils auraient besoin de considération ; accusés du sang et des pleurs, tandis qu’ils seront encore capables de pitié ; isolés dans l’univers sensible, tandis qu’ils pensaient s’unir à toute la race humaine ; ils éprouveront ces douleurs alors que les motifs qui les ont entrainés auront perdu toute réalité, même à leurs yeux, et ne conserveront de la funeste identité, qui ne leur permet pas de se séparer de leur vie passée, que les remords pour garants ; les remords, seuls liens des deux êtres les plus contraires ; celui qu’ils se sont montrés sous le joug de l’esprit de parti ; celui qu’ils devaient être par les dons de la nature.