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270. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Avant de quitter cette idée de la censure, il faut encore en bien saisir un aspect qui est d’une importance considérable. […] Sans doute on avait essayé bien avant lui de saisir les phénomènes psychiques, pour plus de sûreté, indirectement, en particulier dans leurs conditions. […] Autrement dit ce qu’il n’a pu saisir hors de lui, il va attendre jusqu’à pouvoir le saisir en lui. […] Mais justement c’est le mot révolte qui va nous permettre de saisir une grande différence entre Freud et Proust. […] Et c’est là encore un autre élément de l’amour que Proust semble avoir négligé, ou voulu ignorer : le besoin de saisir, de captiver au sens fort.

271. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Mais, au milieu des jeux folâtres et au sortir du bain qu’il prend en s’ébattant dans une petite anse, voilà tout d’un coup qu’à la vue d’un débris, ou, pour parler net, d’une carcasse de cheval étendue sur le sable, l’idée obscure de la mort se pose à lui pour la première fois : un vague frisson l’a saisi pour tout le reste du jour. […] Il se croit malade par manie, il se fait élégant faute de mieux ; sa jeunesse se va perdre dans les futilités, et son âme s’y dessécher, lorsqu’une nuit, allant au bal du Casino, un incendie qu’il admire d’abord comme pittoresque, le prend au collet sérieusement ; il est obligé de faire la chaîne avec ses gants blancs ; il s’irrite d’abord, puis la nouveauté de l’émotion le saisit ; le dévouement et la fraternité de ces braves gens du peuple lui gagnent le cœur : il a retrouvé la veine humaine, et son égoïsme factice s’évapore. Une jeune fille qu’il aperçoit saisie elle-même par la chaîne, et qu’il reconduit ensuite avec une modestie discrète, achève la guérison. […] … la curiosité le saisit. […] Il est saisi tout d’un coup par un mouvement imprévu, par un tressaut 122 du dormeur, il est pris sous lui et ne peut plus s’échapper.

272. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Ses maîtres s’en défiaient ; ils le regardaient comme un redoutable génie qui tournerait en bien ou en mal suivant la passion qui le saisirait au passage. […] L’élévation nous opposa quelques petits glaciers, et un grand nombre d’entre nous y fut saisi d’accès de fièvre : les extrêmes ne sont pas bons à l’homme. […] (En disant ces mots, le voyageur fit un mouvement involontaire pour saisir la main du Lépreux, qui la retira avec vivacité.) […] vous alliez saisir ma main ! […] Je m’arrêtai, saisi d’horreur, sur la porte de la tour, et l’écho faible de la montagne répéta longtemps après : Malheur à toi !

273. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Il saisissait merveilleusement le défaut et le vice en toute chose, et il ne tenait pas compte des qualités qui pouvaient balancer ces défauts. […] L’œuvre de Balzac est une œuvre de patience, d’observation continue, qui demandait une tête encyclopédique comme la sienne, un esprit prompt à saisir, mais lent à exprimer. […] Être enfant, c’est ne saisir la vie que par des vues partielles. […] Il aura donc la faculté d’embrasser beaucoup de choses, et peut-être, précisément à cause de cela, il en saisira peu, et souvent il perdra, à l’examen attentif, ce que lui aura appris un simple aperçu. […] Ceci fait, tu aborderas ta vraie besogne qui est de saisir où est la lumière et où elle n’est pas, et de la mettre à sa place.

274. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rambosson, Yvanhoé (1872-1943) »

Cependant il est permis de saisir l’âme de M. 

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