N’aurions-nous donc de cœur que pour admirer les fades romans et de folles tendresses ? […] Les caractères sont faibles et très inférieurs à ceux du roman. […] Un roman est toujours un mauvais ouvrage ; je n’excepte que ceux qui ne sont point romans, et se rapprochent de la poésie par la vraisemblance et la peinture naturelle des mœurs et des passions. […] La fable qui sert de cadre à ce trait sublime est un véritable roman ; mais ce roman fait pleurer, c’est son excuse. […] Il avait fait ses études dans les romans ; et ceux même qui font de meilleures études que lui, lisent aussi des romans dans leurs moments de loisir ; ils y prennent les plus fausses idées de la société.
Son Chant d’amour, par exemple, est presque une page du Roman de la Rose. […] Et ces thèmes-là abondent dans ses romans, dans ses drames, dans ses vers. […] Verga raisonne sur ces propres ouvrages et sur la théorie du roman. […] Après ces trois romans à tapage, M. […] Chelli, l’auteur d’un roman finement observé, l’Héritage Fieramonti ; d’autres encore.
Est-ce qu’il serait par hasard victime du succubat qu’il est en train de décrire dans son roman ? […] Il roule encore dans son esprit le roman d’une jeune fille, élevée au Sacré-Cœur, un Sacré-Cœur de province, un roman documenté par les conversations de sa mère et de sa sœur, et dont le premier chapitre lui aurait été inspiré par la morphinomane, assassinée ces jours-ci. […] Trouverait-on, à l’heure qu’il est, dans une description de figure de femme de n’importe quel roman, la mention de la délicatesse, de l’élégance d’une joue ? […] Lundi 1er juin J’ai eu du plaisir à retrouver dans une interview d’Hervieu, une idée de mon Journal sur l’avenir du roman, à la date du 6 juillet 1856 et qui dit : « … Enfin le roman de l’avenir est appelé à faire plus l’histoire des choses qui se passent dans la cervelle que des choses qui se passent dans le cœur. » Il me semble que c’est là, où va décidément le roman dans ce moment. […] Sur ce qu’il n’y a pas de cochoncetés dans son roman, dit Zola, Magnard aurait été tenté de publier son roman dans Le Figaro, mais il a eu peur de cette publicité !
Le roman de Balzac, Modeste Mignon (Débats du 4 avril), est dédié à une étrangère, fille d’une terre esclave, ange par l’amour, démon par la fantaisie, etc. […] Ce roman de Balzac était annoncé, il y a quelques jours, dans les Débats, par une lettre de l’auteur, la plus amphigourique, la plus affectée et la plus ridicule qui se puisse lire, tout cela afin de mettre en goût le public.
« Ma mère avait laissé des romans ; nous les lisions après souper, mon père et moi. […] Il s’enivre, paresseusement et sans choix, de lectures qui donnent le vertige à ses yeux et à son imagination ; il devient incapable d’aucun emploi honnête et sérieux de ses mains ; il s’évade de Genève sans avoir d’autre but que de fuir tout ordre réglé et tout travail utile d’une société laborieuse ; il veut de sa vie réelle faire un roman d’aventures semblables aux romans dont il est saturé. […] La présentation de la lettre de recommandation de Rousseau adolescent à cette jeune et belle protectrice, que Rousseau devait plus tard aimer, ruiner, déshonorer et immortaliser ; cette présentation est une véritable scène du roman grec de Daphnis et Chloé. […] Il écrivit son Héloïse, roman déclamatoire comme une rhétorique du sentiment, dissertation sur la métaphysique de la passion, passionné cependant, mais de cette passion qui brûle dans les phrases et qui gèle dans le cœur. […] XXIII La Nouvelle Héloïse, roman d’idée autant et plus que roman de cœur, eut un succès de style et un effet d’éloquence qui passionna toutes les imaginations pour l’écrivain.