Aimé Martin a exagéré et faussé les couleurs : « Dès le premier jour, s’écrie le biographe, M. de Saint-Pierre éprouva le double ascendant de son génie et de sa beauté ; elle devint aussitôt l’unique pensée de sa vie… » et autres phrases de roman.
Ne les croyez pas ceux qui vantent sans cesse la nature brute ; ils portent envie à la nature perfectionnée : ceux qui regrettent les beautés du chaos ; vous avez sous vos yeux les beautés de la création : ceux qui préfèrent un mot sublime de Shakspeare aux vers de Phèdre et de Mérope ; Shakspeare est le poëte du peuple, Phèdre et Mérope sont les délices des hommes instruits : ne les croyez pas ceux qui relèvent avec enthousiasme le mérite médiocre de faire verser quelques larmes dans un roman ; il est un peu plus beau d’en faire couler à la première scène d’ Iphigénie : ceux qui justifient l’invraisemblable, l’outré, le gigantesque, sous prétexte qu’ils ont produit quelquefois un effet passager, et qu’ils peuvent étonner un moment.
Ils en voulaient dans l’art et même dans le roman ; ils en voulaient dans Flaubert et dans Zola, — qui est à Flaubert ce qu’Hébert est à Robespierre !
L’écrivain qui fait un roman, l’auteur dramatique qui crée des personnages et des situations, le musicien qui compose une symphonie et le poète qui compose une ode, tous ont d’abord dans l’esprit quelque chose de simple et d’abstrait, je veux dire d’incorporel.
Elle vit s’ouvrir au milieu de la barbarie du onzième siècle, cette fameuse école de Paris, où Pierre Lombard, le maître des sentences, enseignait la scholastique la plus subtile ; et d’un autre côté elle a conservé une sorte de poème homérique dans l’histoire de l’archevêque Turpin, ce recueil universel des Fables héroïques qui ont ensuite embelli tant de poèmes et de romans.