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443. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Il y a quelques jours qu’en parcourant des textes épars d’histoire romaine, je lisais dans Lampride une grande convulsion de la soldatesque et de la populace romaines après la mort tragique de Commode et le couronnement de Pertinax. […] La férocité brutale et sanguinaire du peuple romain, abrutie par le Cirque, y éclate tout entière. […] victoire à jamais au peuple romain ! […] Lachaud, le cri confus, prolongé, lamentable, mais humain cependant, de la plus grande sédition du peuple français, comparé au cri féroce, implacable et sanguinaire du peuple romain dans la même explosion d’âme populaire ! […] … Le Cirque et la servitude avaient férocisé la populace romaine ; la liberté et la littérature, descendues depuis trente ans jusque dans les masses, avaient humanisé, adouci et ennobli le peuple français.

444. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Cet écrivain, qui n’a rien fait, est relié en dix volumes : on lui attribue quelques réflexions sur les Romains, qui ne valent pas toutes ensemble une page de Salluste ou de Montesquieu. […] Racine ne pouvait et ne devait pas faire une Romaine d’une Asiatique et d’une Phrygienne ; le beau idéal s’élève au-dessus de la nature, mais ne doit jamais la contredire. […] Le courtisan français prétend qu’il aurait pu donner des leçons d’amour à l’empereur romain : cette idée n’est qu’une plaisanterie, qui, dans un siècle aussi galant que celui de Louis XIV, était du meilleur ton. […] Le roi de Pont, dans la postérité, marchant presque l’égal des héros romains, pour avoir longtemps résisté aux armes romaines, opposa seul une digue passagère au torrent qui se débordait sur l’univers, et quand tous les monarques étaient prosternés devant le peuple-roi, il osa rester debout ; il aima mieux périr sur le trône que de vivre esclave couronné du sénat. […] Mithridate est trop grand dans la pièce par son courage, par ses projets, par sa haine implacable contre les Romains, pour que sa dissimulation, puisse être regardée comme une bassesse : ce n’est qu’une ombre au tableau.

445. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Le fait, il le va chercher dans l’histoire des nations les plus éclairées de la terre, Chinois, Egyptiens, Grecs, Romains, & de celles qui ne connurent que les conquêtes & la liberté ; Perses, Scythes, Germains, Lacédémoniens, Romains même dans les premiers temps de la république. […] Quelle splendeur funeste à succédé à la simplicité romaine ? […] Je mets ici en caractère italique les coups portés par l’un, & en caractère romain les coups parés habilement par l’autre. […] Dans quelle décadence sont, pour la peinture, les écoles Romaine, Florentine, Lombarde, Vénitienne, Allemande, Flamande, Hollandoise ! […] Si cependant le saint siège veut y faire des changemens, je suis enfant d’obéissance, de l’église Romaine dans laquelle j’ai vécu jusqu’à la mort : telle est ma dernière volonté ».

446. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

L’art romain est différent. […] Outre les pierres funéraires, la nouvelle salle de Sculpture contient de très charmants spécimens de l’art décoratif romain sous les Empereurs. […] Le beau moulage du Lion de Chéronée devrait aussi en être retiré, ainsi que la stèle où se voit l’admirable portrait de l’esclave romain. […] Stillman n’entreprend pas de trancher cette question avec quelque degré de certitude, mais il est évident que cela dut avoir lieu après l’établissement de l’hégémonie romaine. […] Il a indiqué ce dernier comme un exemple des débuts du caractère romain.

447. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Il osa s’introduire dans la Farnesina, charmant palais de plaisance que les Chigi, fameux banquiers romains, faisaient construire et décorer par Raphaël. […] « Comme je l’achevais, survint une belle Romaine, qui lui demanda ce qu’elle faisait. […] Si j’étais ce jeune homme, dit la dame romaine, je me sauverais avec ce trésor. […] La belle Romaine était avec elle ; elles furent toutes deux parfaitement contentes de mon ouvrage, et je leur promis de faire encore mieux, tant leurs éloges flattèrent mon cœur ; de sorte que le lis fut monté en douze jours, et, avec les ornements dont je l’entourai, les brillants parurent infiniment plus beaux. […] « Tous les voisins accoururent à ce tapage, et quelques gentilshommes romains qui passaient criaient : Tuez, tuez ces scélérats, et nous vous aiderons !

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