Est-ce par des phrases philosophiques, par des ironies indécentes, par un style épigrammatique, par un ton & par des manieres conformes aux mœurs énervées de notre temps, qu’on prétendroit nous retracer, dans la plus noble des fonctions, cette élévation, cette force, cette vive sensibilité, & sur-tout cette décence qui caractérisoit chez les Romains les Défenseurs des Loix & les fléaux de l’iniquité ?
Tels on vit les Romains, dans leurs jours lumineux, Du second des Césars dégrader l’âge heureux, Ensevelir Horace & déterrer Lucile, Préférer la Pharsale aux beaux Vers de Virgile, Vanter l’esprit guindé du Maître de Néron, Et bâiller sans pudeur en lisant Cicéron.
Enfin, cette ressource étant encore interdite aux poètes comiques, Ménandre et ses contemporains cherchèrent à intéresser le spectateur par une intrigue attachante et par la peinture des mœurs générales : c’est ce qu’on appelle la comédie nouvelle, que Plaute et Térence offrirent aux Romains.
Ce vers si simple et si aimable : Je ne l’ai point encor embrassé d’aujourd’hui, est le mot d’une femme chrétienne : cela n’est point dans le goût des Grecs, et encore moins des Romains.
Amis, frères, époux, se quittaient aux portes de la mort, et sentaient que leur séparation était éternelle ; le comble de la félicité pour les Grecs et pour les Romains se réduisait à mêler leurs cendres ensemble : mais combien elle devait être douloureuse, une urne qui ne renfermait que des souvenirs !