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620. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Revenir sur ses pas, suivre jusqu’au bout les directions entrevues, en cela paraît consister précisément l’imagination poétique. […] Nous revenons ainsi, par un long détour, à la double conclusion qui s’est dégagée au cours de notre étude. […] Presque aussitôt, l’image d’un moulin à vent vous revient à l’esprit : c’est un moulin à vent que vous avez devant vous. […] Et peut-être en est-il de même du refrain de bien des chansons : il s’obstine, il revient, toujours le même, à la fin de tous les couplets, chaque fois avec un sens différent. […] Or le rire est simplement l’effet d’un mécanisme monté en nous par la nature, ou, ce qui revient à peu près au même, par une très longue habitude de la vie sociale.

621. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Il revient à Philadelphie, et s’embarque pour le Havre le 10 décembre 1791. […] Il revient à Londres, de plus en plus triste. […] (Ce qui ne l’empêche pas, ensuite, de faire le dégoûté, l’homme revenu de toutes choses.) […] Il revient dans la Gaule. […] Il n’en est pas encore revenu.

622. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Quelquefois il se blâme ou a l’air de se blâmer : « Donc, notez, capitaines, qu’en cette entreprise il y eut plus de l’heur que de la raison, et que j’y allai comme à tâtons… » Mais ce n’est là qu’une forme pour revenir à l’éloge ; le plus souvent il s’approuve et se propose nettement en modèle. […] Ayant à parler en passant d’André Doria, le grand amiral génois, dont le mécontentement et par suite la défection furent cause de beaucoup de pertes qui advinrent au roi de France, de celle de Naples et autres malheurs : « Il semblait, dit Montluc, que la mer redoutât cet homme ; voilà pourquoi il ne fallait pas, sans grande et grande occasion, l’irriter ou mécontenter. » M. de Lautrec mort, on dut lever le siège de devant Naples et s’en revenir. Montluc s’en revient à pied pendant la plus grande partie du chemin, continuant de porter son bras en écharpe, « ayant plus de trente aunes de taffetas sur lui, parce qu’on lui liait le bras avec le corps, un coussin entre deux ; souhaitant la mort mille fois plus que la vie, car il avait perdu tous ses seigneurs et amis qui le connaissaient. » Il rentre en sa maison, est deux ou trois ans à s’y guérir, et plus tard, quand la guerre se réveille et qu’il reprend le service, il croit avoir tout à faire et à recommencer sa carrière comme le premier jour.

623. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Essayons une fois, et par un exemple, de revenir à la vraie critique des poètes, à la critique qui tient compte de l’ensemble, mais qui ne craint pas d’entrer dans le détail. […] Depuis que ces cinq hommes forts, réduits au silence pour une cause ou pour une autre, nous font défaut, « la nuit est revenue, dit M. du Camp ; chacun se traîne à travers l’obscurité pour chercher la lumière, et nul ne la trouve. […] Ce mot de robuste revient souvent sous sa plume, c’est un de ses mots favoris ; évidemment, c’est sa qualité ou son désir.

624. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Aussi suis-je revenu avec une plus grande envie qu’auparavant de retourner quelque jour, s’il plaît à Dieu, et si je puis en obtenir la permission, pour en apprendre davantage. […] On aime, vieux, ce qu’on aimait enfant ; on y revient et l’on s’y reprend d’une plus vive étreinte39. Bossuet, durant toute sa vie, avait lu et aimé les psaumes ; mais ce premier temps où, chanoine, âgé de treize ans à peine, il les chantait de sa voix pure et peut-être avec larmes aux offices du chœur à Metz, lui revenait plus tendrement dans ses derniers jours.

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