Ce qu’il faut, c’est que le rôle écrit pour le comédien séduise le comédien : le reste ne compte pas. […] À la scène seulement le reste se peut supporter. […] En ceci le théâtre dépasse certainement la littérature, mais il reste en deçà d’elle pour les expressions de pensée philosophique, de rêve poétique, aussi d’analyse psychologique, car il ne procède que par raccourcis, par éclairs… et tout le monde n’est pas Shakespeare ou Racine ! […] Un chef-d’œuvre lu reste un chef-d’œuvre. […] « La littérature famélique d’aujourd’hui vit des restes du festin d’hier ; elle ne peut s’imposer aux délicats et aux lettrés.
Il est temps, définitivement, de revenir à la vérité de la vie et de renoncer à tout cet artifice de convention, reste de nos distinctions aristocratiques et de la société artificielle du XVIIe siècle ; il est temps de revenir à la vérité des mœurs antiques. […] Pour les salons, je n’en suis sorti jamais sans trouver mon cœur diminué et refroidi. » L’impression qui me reste en sortant d’un salon, c’est le désespoir de la civilisation. […] Prenez, au contraire, un chrétien, même des plus sévères, du temps de Louis XIV, Montausier, Beauvilliers, Arnauld, vous trouverez deux parts dans sa vie : la part religieuse qui, toute principale qu’elle est, n’a plus la force de s’assimiler tout le reste ; la part profane, à laquelle on ne peut refuser quelque prix. […] répondrai-je, c’est lui qui est, et tout le reste qui paraît être. […] Si l’on poursuit de trop près le fond substantiel, il ne reste rien que l’unité décharnée ; comme les formules mathématiques trop pressées rendent toutes l’identité fondamentale et ne signifient quelque chose qu’à condition de n’être pas trop simplifiées.
Voici, au reste, d’autres exemples de ce mot pris, en bonne part. […] Au reste, il assure « qu’elles font solennellement vœu de pureté de style, d’extirpation des mauvais mots, de guerre immortelle aux pédants et aux provinciaux ». […] Il nous en reste un monument irrécusable dans Les Dialogues concernant le nouveau langage français italianisé et autrement déguisé, principalement entre les principaux courtisans de ce temps : de plusieurs nouveautés (dans les usages) qui ont accompagné cette nouveauté de langage : de quelques courtisanismes modernes et de quelques singularités courtisanesques. […] Remarquez au reste, comme preuve de la force ajoutée par la diphtongue oi aux mots foi, roi, foi, qu’elle exige une plus forte émission de la voix que lé, ré, fé, qu’elle oblige à desserrer les dents et les lèvres pour s’ouvrir un passage plus libre et comme pour donner aux paroles plus de solennité. […] Il me reste à parler de la morale des précieuses.
Elle demande qu’il lui livre une belle-sœur qu’elle haïssait, lui fait couper les narines, les oreilles, les lèvres, la langue, les mamelles qu’elle jette aux chiens, et renvoie à son mari ce reste sanglant qui palpite encore. — Parysatis, mère d’Ataxerxès Memnon, veut se venger de ceux qui ont pris part à la mort de son fils Cyrus, frère révolté contre son fils régnant, et tué dans la bataille qu’il lui a livrée. […] je reste sans voix, accablée. […] Cette marée montante de douleurs ne cesse d’enfler et de croître, submergeant tout ce qui reste d’espoir. […] Mais si grand et sage qu’il paraisse, Darius reste pourtant une Ombre, un Revenant de la terre qui va le reprendre. […] Il mesure son roi tombé, et il le méprise ; une ironie furtive perce sous ses répliques ; ses condoléances s’enveniment, on entend des ricanements étouffés sous sa barbe blanche : — « Tu vois ce qui me reste de mon appareil », — lui dit Xerxès en agitant ses haillons.
Or, l’individu écarté, il ne reste que la société ; c’est donc dans la nature de la société elle-même qu’il faut aller chercher l’explication de la vie sociale. […] Il est beaucoup plus naturel d’y voir un produit de la vie sociale, qui s’est lentement organisé en nous ; car c’est un fait d’observation que les animaux sont sociables ou non suivant que les dispositions de leurs habitats les obligent à la vie commune ou les en détournent. — Et encore faut-il ajouter que, même entre ces inclinations plus déterminées et la réalité sociale, l’écart reste considérable. […] En un mot, étant admis qu’elles sont les moyens nécessaires pour atteindre le but poursuivi, la question reste tout entière : Comment, c’est-à-dire de quoi et par quoi ces moyens ont-ils été constitués ? […] Reste donc, comme facteur actif, le milieu proprement humain. […] Car si chaque agrégat partiel forme un tout, une individualité distincte, séparée des autres par une barrière, c’est que l’action de ses membres, en général, y reste localisée ; si, au contraire, ces sociétés partielles sont toutes confondues au sein de la société totale ou tendent à s’y confondre, c’est que, dans la même mesure, le cercle de la vie sociale s’est étendu.