Cette fable de l’huitre et des plaideurs est devenue, en quelque sorte, l’emblême de la justice, et n’est pas moins connue que l’image qui représente cette divinité, un bandeau sur les yeux et une balance à la main.
Seulement, tel qu’il est, ce trumeau, il est impossible qu’un jour ou l’autre la page d’histoire inconnue qu’il représente ne tente pas l’imagination d’un poète ou la sagacité d’un penseur.
Tous les peuples et toutes les littératures en ont, de ces médailles fortement frappées, qui représentent soit leur originalité particulière de peuple et de littérature, soit, plus souvent, une chose beaucoup plus belle : l’unité de l’esprit humain.
Le xviiie siècle, parricide et infanticide à la fois, le xviiie siècle, qui a tué la tradition française, a étouffé l’œuvre de Fréron, un de ses plus nobles enfants, et qui, littérairement, représentait la tradition française.
Né de l’aumône ramassée dans le sang des martyrs, — car les premiers Fidèles, au temps des persécutions et jusque dans les catacombes, portaient leurs offrandes aux évêques et aux prêtres, « et, outre les objets mobiliers, — dit M. de L’Épinois, — ils donnaient des biens territoriaux dont les revenus servaient à l’entretien des clercs », — ce gouvernement temporel ne cessa jamais de représenter la justice, la miséricorde et l’action morale sur la terre.