Chacun de ses livres est un bienfait, et les défauts que nous y rencontrons sont peut-être à ses yeux les qualités les plus fortes, parce qu’ils sont des moyens, parfois volontairement naïfs, de mettre en relief les tares qu’il combat. […] Nous nous félicitons de rencontrer des voyageurs comme MM. […] Tu as l’une des âmes les plus belles, parmi les femmes que j’ai rencontrées. […] Autrefois, les auteurs plus rares et d’ailleurs poussés par une vocation irrésistible qui rencontrait pour s’affirmer les obstacles les plus pénibles, tels que la faim, l’hôpital, le mépris public et la haine des sots, finissaient par grouper autour de leurs œuvres, dans l’ensemble du pays, une classe d’amateurs instruits et intelligents, qui savouraient dans la lecture un plaisir de dilettante et se contentaient d’avoir du goût.
j’ai beaucoup examiné et comparé, et je puis vous assurer qu’à partir d’une certaine date de notre histoire (car je ne parle pas des premiers siècles et des premières races), Mézeray est encore notre meilleur historien. » Ce jugement m’était resté dans la pensée, lorsque peu après je rencontrai une réimpression d’une partie de l’Histoire de France de Mézeray, Le Règne de Henri III, que venait de publier en province M. le pasteur Scipion Combet25, en y joignant une notice sur Mézeray qui confirmait de tout point les idées du premier juge. Cette coïncidence m’a frappé, et je me suis dit que pour que deux esprits sérieux, appliqués, travaillant en conscience et loin du bruit, l’un à Dijon et dans un ordre d’idées et de considérations catholiques, l’autre à Alais dans la communion protestante, que pour que ces deux esprits, ayant fait chacun de Mézeray une étude spéciale, se fussent ainsi rencontrés dans une opinion commune, il fallait que l’historien, à bien des égards, le méritât.
Mais il ne s’en tient pas là ; il ne fait en ce moment que de commencer à interroger son auditeur ; il va le presser de plus en plus, le circonvenir, chercher à l’atteindre par toutes les surfaces jusqu’à ce qu’il ait rencontré le point vulnérable ; et il en vient graduellement à une énumération et presque à une désignation plus frappante : Grand Dieu ! […] On a même noté chez Massillon quelques accents plus tendres et plus mélancoliques qu’on n’est accoutumé à en rencontrer dans le siècle de Louis XIV, et qui semblent un soupir confus annonçant les temps nouveaux ; dans le sermon Sur les afflictions, par exemple6.
Il n’avait encore rien rencontré qui ressemblât à Corinne, à cette date : Je suis en travail, écrivait-il à son ami Navez, sur mon tableau de Corinne… Il pourra bien s’y trouver quelques bons détails, mais j’ai bien peur de m’être fourvoyé. […] Je souris involontairement en citant ces paroles, car à très peu de temps de là il arriva à Léopold Robert de rencontrer une Corinne véritable ou voulant l’être ; il y avait alors chez nous toute une race et une postérité de Corinne comme il y en a eu pour René.
» Un petit livret très spirituel, publié en 1696, qui donne l’histoire de ces troubles, nous le représente ainsi au plus fort de la crise : Il était dans des transes mortelles, écrivant à tous les jésuites de ses amis pour leur demander quartier ; il croyait voir partout le Santolius vindicatus imprimé ; et le moindre jésuite qu’il rencontrait, il l’abordait brusquement, et, le reconduisant d’un bout de Paris jusqu’au collège, il lui faisait ses doléances avec le ton, l’air et les gestes que ceux qui ont l’avantage de le connaître peuvent s’imaginer ; et criant à pleine tête, il récitait par cœur l’apologie qu’il venait de donner au public, appuyant surtout sur ces endroits qu’il répétait plusieurs fois : « Veri sanctissima custos, docta cohors, etc., etc. » (et autres passage en l’honneur de la Compagnie)… Enfin il fallait l’écouter bon gré, mal gré ; et fut-ce le frère cuisinier des jésuites, rien ne lui servait de n’entendre pas le latin : de sorte que le chemin n’était pas libre dans Paris à tout homme qui portait l’habit de jésuite. […] Après ce repas, je fus au logis du roi, où ayant rencontré M. le procureur général, j’entrai avec lui dans la chambre de M. le duc, à qui j’ai eu l’honneur de parler plus d’une fois.