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1624. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Écoutez-le, et vous reconnaîtrez que la plainte surfait toujours un peu son affliction. […] De son temps, le janséniste reconnaissait le jésuite dans Tartufe, et le jésuite y reconnaissait le janséniste ; mais, en le montrant sur la scène le cou oblique, les yeux radoucis, le chapeau rabattu, avec le petit collet et le manteau, le poëte ne laissa point de doute sur l’état du personnage. […] Néron est vigoureusement repoussé par un jeune sénateur, assez étourdi pour reconnaître son souverain, et assez lâche pour se tuer ensuite109. […] La méchanceté notoire et la probité reconnue pèseraient également dans les balances de la justice et dans les nôtres ? […] LX) et de savoir de lui s’il y reconnaissait le discours de Natalis et sa réponse.

1625. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il ne reconnaît de talent en ce siècle, où le talent abonde, qu’à deux ou trois poètes. […] Il reconnaît aussi du talent à M.  […] Tous ceux qui ont franchi, à vingt ans passés, le seuil d’un salon, qui n’ont pas sucé avec le lait l’usage du monde, se reconnaîtront dans cette page […] Celui-ci, se voyant reconnu, lui saute à la gorge et le menace de son revolver. […] L’autorité du comte de Mœllnitz et son honnêteté reconnue lui venaient de sa persistance dans son automatisme originel.

1626. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Il la reconnaît vite, car il lui avait érigé autrefois, dans ses vers, un palais plein de magnificence au plus haut sommet de l’Atlas. […] Il faut dire qu’il reconnut bientôt s’être abusé et que la plupart de ces rythmes étaient en réalité fort anciens et dataient du moyen âge. […] Même ses détracteurs s’accordent à lui reconnaître ces rares qualités. […] Il sied de rappeler, à l’honneur de Lebrun, qu’il a reconnu tout de suite et prôné le génie d’André Chénier. […] Tant pis pour eux s’ils sont ingrats, et malheur à toi l’historien inexact… Maintenant, me reconnais-tu ?

1627. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Ainsi enfermée dans les vérités reconnues, votre satire deviendra plus âpre, et ajoutera le poids de la croyance publique à la pression de la logique et à la force du ressentiment. […] Il l’avala avec une grimace qui annonçait une convulsion imminente, et saisissant à côté de lui une bouteille qu’il croyait du Sauterne, mais qui se trouva être de l’eau-de-vie française, il en but près d’une pinte avant de reconnaître son erreur. […] Je l’ai bien reconnu, mon gilet. […] Nous reconnaissons l’art dans cette puissance créatrice, indifférente et universelle comme la nature, plus libre et plus puissante que la nature, reprenant l’œuvre ébauchée ou défigurée de sa rivale pour corriger ses fautes et effectuer ses conceptions. […] Il y a un personnage que l’on reconnaît unanimement comme le chef-d’œuvre de Thackeray, Rebecca Sharp, intrigante et courtisane, mais femme supérieure et de bonnes façons.

1628. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

La dénomination est caricaturale, toutefois il faut reconnaître qu’il y a parfois de l’acier dans son regard, dans sa voix. […] Vendredi 29 avril Les observateurs doivent reconnaître au pas, des agents de police en bourgeois, oui, à ce pas tranquille, régulier, cadencé, qui est le pas des sergents de ville. […] Il narre joliment, comment il a mis militairement à la porte de chez lui, un créancier qui ne l’avait pas reconnu sous le costume d’un garde municipal, qu’il était en train d’endosser, pour aller à un bal masqué, chez Ménier. […] Le docteur Blanche ajoutait : « Il ne me reconnaît plus, il m’appelle docteur, mais pour lui, je suis le docteur n’importe qui, je ne suis plus le docteur Blanche. » Et il faisait un triste portrait de sa tête, disant qu’à l’heure présente, il y a la physionomie du vrai fou, avec le regard hagard et la bouche sans ressort. […] » Samedi 5 novembre Je reconnais que j’ai la fièvre, non pas tant à la chaleur de mes mains, qu’à la sensation de mes yeux jetant des éclairs : sensation, que je n’ai pas besoin de vérifier, pour en avoir la certitude.

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