/ 2524
255. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Camarade du jeune Racine, qui était petit-fils du grand poète, il reçut les conseils de Louis Racine, auteur du poème de La Religion, et il apprit à se rattacher à la tradition poétique du xviie  siècle plus directement qu’on n’avait coutume de le faire de son temps. […] » Le Brun, dans ces divers petits écrits, en revenait toujours à justifier et à venger son ode des critiques injustes ; mais il y marquait un ressentiment outré, et il s’attira de Voltaire lui-même, si bon juge dès qu’il s’agissait d’un autre, cette leçon de tactique et de goût : Il y a des choses bien bonnes et bien vraies dans les trois brochures que j’ai reçues. […] Né avec un caractère violent, infatué de son propre mérite, il comptait pour rien tout ce que sa femme faisait pour lui : c’était une dette dont il recevait le paiement sans reconnaissance ; et, à la plus légère contradiction, il s’irritait comme d’un attentat à son autorité. […] N’oubliez pas que, trois mois auparavant, il recevait 2 000 livres de pension du contrôleur général, pour l’encourager dans cette bonne voie. […] C’était le même qui, le jour où il avait reçu sa pension de Louis XVI, rimait un remerciement qui finissait par ces deux vers : Larmes que n’avait pu m’arracher le malheur,         Coulez pour la reconnaissance !

256. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Cependant je ne pus me faire au maintien superbe de ce roi Louis XV, qui, mesurant de la tête aux pieds la personne qu’on lui présentait, ne témoignait par aucun signe l’impression qu’il en recevait. […] Le duc de Fitz-James avait reçu tous les pouvoirs de Charles-Édouard pour signer l’acte en son nom. […] Ses excès en ce genre passent toute vraisemblance : il ne vit point le prétendant anglais, mais il le reçut dans ses États sans ombrage. […] Votre nom de comtesse d’Albany vous mettra à l’abri de mille tracasseries, sans déroger en rien au respect qui vous est dû, et sur ma parole, vous en recevrez des marques de tout côté. […] Le voyage en effet s’accomplit sans accident, et la comtesse, arrivée à Rome, fut reçue avec les plus vives marques d’affection et de respect par son beau-frère le cardinal.

257. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

Il fut reçu magnifiquement par Larmor, roi de cette île, et vassal du souverain de Loclin. […] Ils sont nés dans un jour malheureux, ceux qui viennent à Berrathon braver la force d’Uthal : il ne prépare point des fêtes dans son palais pour recevoir les étrangers ; mais leur sang rougit les ondes de ses torrents. […] Les vents rugissaient dans mes voiles, et les ondes de Clutha reçurent mon vaisseau poussé par la tempête. […] Une rive étrangère reçoit ta dépouille ; mais tu te réjouiras sur ton nuage, car tu sommeilles dans la tombe avec Colgul. […] » Roulez sur moi, tristes années ; et, puisque vous ne m’apportez plus de joie, que la tombe s’ouvre et reçoive Ossian ; car ses forces sont épuisées.

258. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

Dans une foule compacte rassemblée au même lieu, les impressions se propagent avec une rapidité extrême et, en se communiquant, s’amplifient ; chacun reçoit de tous et tous reçoivent de chacun cette sorte d’électricité par influence à laquelle on a justement comparé l’émotion : de là les passions soudaines et les soudains emportements des foules. […] Nos organes sensibles sont pourvus de muscles qui ont le double but de les disposer à mieux recevoir les excitations favorables et d’écarter les agents nuisibles. La bouche prend une forme et une expression différentes suivant que nous goûtons une liqueur sucrée ou que nous avalons une boisson amère ; dans le premier cas, elle semble se disposer pour attirer et recevoir, dans le second pour repousser et se délivrer. L’obscurité, une lumière trop vive, un jour tranquille, donnent tour à tour à la figure une physionomie différente : l’obscurité nous fait écarquiller les yeux pour recevoir les rayons trop rares ; l’éclat du soleil nous fait froncer les sourcils pour protéger notre vue ; un jour tranquille imprime au visage un air de sérénité. […] Il y a ainsi une partie qui reçoit l’impression, un conducteur qui la transmet, semblable au système nerveux, enfin une partie où se produit l’expression.

259. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Puisse notre seigneur recevoir du roi l’accueil le plus favorable ! […] Un cénobite de la religion de Wichnou reçoit la notion de l’art dramatique du père des brahmanes. […] Le cœur trop plein qui s’épanche en paroles reçoit du soulagement. Le lac qui se gonfle ne dévaste pas ses rives, quand ses ondes, en se soulevant, trouvent un écoulement pour les recevoir !  […] « Recevez », disent ces divinités à Rama, « une épouse chaste et fidèle ! 

/ 2524