Avant que de s’affectionner à leurs sujets, avant, pour ainsi dire, que d’épouser leurs personnages, qu’ils consultent leurs amis : c’est le tems où ils en peuvent recevoir les avis les plus utiles.
quoique sa déclamation ne soit alors differente du chant musical, que parce que les sons que forme une personne qui déclame ne sont point frappez separement et ne reçoivent pas leur perfection dans les mêmes parties de l’organe de la parole, que les sons que forme une personne qui chante.
Mais, à ce moment, le génie qui observe, noblement jaloux, se sent à l’étroit ; sourcilleux vers l’avenir, il dirait presque au pouvoir suzerain duquel il a reçu trop tôt sa limite, comme certains amants héroïques dans les fers de leurs cruelles : Ah ! […] Jocelyn debout reçoit la confession de l’évêque, l’absout et le prépare ; mais lui-même, le devoir accompli, dans l’épuisement de son effort surnaturel, il retombe saisi d’une maladie qui le jette jusqu’aux portes de la mort. […] Bref, cette séparation consommée, Jocelyn, qui a passé deux ans de convalescence morale et d’épreuve dans une maison de retraite ecclésiastique, reçoit la cure de Valneige, petit village situé tout au haut des Alpes ; et c’est de là que (vers 98) il écrit à sa sœur, revenue avec sa mère de l’exil, les détails que tout le monde a lus, de son pauvre presbytère, de ses laborieuses journées, de ses nuits troublées encore.
C’est à Paris où venait de paraître René, c’est à Berlin où elle retourna bientôt, et où elle recevait à chaque courrier des caisses de parures nouvelles, c’est là, et pendant que Mme de Staël de son côté publiait en France Delphine, que Mme de Krüdner, rassemblant des souvenirs déjà anciens, et peut-être aussi des pages écrites précédemment, se mit à composer Valérie. […] Les événements de 1813 achevèrent d’éclairer, de dessiner la mission que Mme de Krüdner se figurait avoir reçue, et ce mouvement de l’Allemagne régénérée qui produisait tant de guerriers enthousiastes, de poëtes nationaux, de pamphlétaires éloquents, l’amena aussi à son rang, elle, la Velléda évangélique, la prophétesse du Nord. […] Ce n’était pas la petite-fille du maréchal de Münnich, sa sujette favorite, c’était une Envoyée du Ciel qu’il recevait et conduisait dans ses armées.
Mais depuis lors, et par une loi naturelle aux esprits, laquelle a reçu chez lui une application plus prompte, c’est dans le miroir, dans l’intelligence et l’exposition des choses, qu’il s’est par degrés replié et qu’il se déploie aujourd’hui de préférence. […] Reçu élève de l’École Normale par l’inspecteur-général, M. […] Le jour qui baissait agrandissait la scène ; on ne sortait que croyant et pénétré, et en se félicitant des germes reçus.