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667. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Lacordaire me le rappelle ? […] Seulement qu’on se rappelle bien désormais que, par le temps qui court, les moines peuvent entrer à l’Académie, pourvu qu’ils n’y soient pas trop moines, et comme leur langue est particulièrement le latin, l’Académie, qui est parfaitement bonne et aimable, n’exige pas qu’ils sachent le français.

668. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Balzac lui-même, le plus grand et le meilleur de tous, qui amis tout le monde de son temps dans l’immense cercle de sa Comédie humaine soit dans les romans, sous des noms supposés, soit sous les vrais noms, dans ses préfaces, n’a pas, que je me rappelle, écrit une seule fois le nom de Brucker. […] pour rappeler au monde ignorant et frivole un des plus grands esprits de ce siècle, — à présent disparu !

669. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Qui ne se rappelle les feuilles de saule que René, le Rêveur, — le patriarche (déjà) de tous les Rêveurs du xixe  siècle, — jetait sur le torrent qui les emportait ? […] Les Colombes et Couleuvres d’aujourd’hui n’ont rien qui rappelle les Poésies de cape et d’épée, ce livre cavalier, fringant, éperonné, qui commença la réputation de M. 

670. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

I Dans ce temps de boutique qui envahit et avilit tout, la librairie Lemerre, comme je viens de le dire au chapitre précédent, se distingue et rappelle l’époque où il y avait de vrais libraires en France et non pas des marchands de papier mal imprimé et mal cousu. […] Ce n’était pas tout à fait le mot de Shakespeare, mais cela le rappelait : « César et le danger sont deux lions mis bas le même jour, mais César est l’aîné et César sortira. » Des deux lions qui avaient rugi la même poésie, André Chénier était l’aîné, et c’était Barbier qui était sorti !

671. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

Lucrèce lui-même, qu’en quelques endroits l’auteur des Poésies philosophiques rappelle ; Lucrèce, ce poète des choses, mais qui n’en avait pas les larmes, n’a point non plus cet athéisme net, articulé et définitif, qui étreint le néant avec des bras pâmés d’Ixion s’efforçant de féconder sa dernière chimère. […] Ces cruelles et sacrilèges Poésies, qui insultent Dieu et le nient, et le bravent, rappellent involontairement les plus grandes douleurs de l’orgueil humain, et on y retrouve comme un grandiose souvenir des yeux convulsés de la Niobé antique, des poignets rompus du Crotoniate et de la cécité de Samson dans l’entre-deux de ses piliers, — cette terrible cécité, qui renverse quand elle tâtonne !

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