Il est parti de la contemplation très particulière d’un des chevaux de Phidias, et s’est appliqué à le connaître dans tous ses accidents de forme, de race et d’éducation. […] Appartient-il à une race déterminée ? Est-ce la race qui lui communique sa beauté, ou la doit-il au génie de l’artiste ? […] De quelle race sort-il ? […] après avoir reconnu qu’il ne se rencontrait pas dans la nature, nous avons découvert successivement qu’il appartenait à une race, à un temps déterminés, qu’il avait reçu une éducation particulière !
Le sens historique est — fatalement et comme par définition, puisqu’on n’a d’histoire qu’à condition d’avoir beaucoup vécu — le signe de la vieillesse d’une race, une marque de décadence. […] Il est constant qu’une fièvre les prend de rendre de leur Humanité un grand témoignage et que l’Art leur apparaît comme un moyen vénérable, et qu’il ne faut pas profaner, de témoigner de leur race et d’eux-mêmes, — peut-être pour laisser à une race plus jeune l’héritage résumé de tous les trésors spirituels entassés par les siècles, peut-être pour répondre à la question qui semble tomber d’en haut […] Mais enfin, jusqu’à Bossuet, Descartes et Racine, l’action de penser reste le spécial apanage de quelques mystérieux esprits, n’est point caractéristique de l’époque et de la race. […] Le Naturalisme est une génération spontanée de notre race. […] S’il se console de vivre dans notre époque positive et triste en se souvenant des origines helléniques de la race, il a pourtant senti et connu tous nos maux.
L’écrivain, en racontant l’histoire de ces races bénies, n’a réprimé ni dissimulé son émotion ; nulle part il ne s’est montré plus uni à son sujet, ni ne s’en est rendu plus solidaire.
À Paris, ce principicule dépossédé, follement orgueilleux de l’ancienneté de sa race et resté propriétaire d’un colossal patrimoine personnel, mais parfaitement sot et ridicule, périrait d’ennui s’il ne cédait pour se distraire à mille extravagances. […] Élémir Bourges paraît un peu partager le dédain ou même le dégoût de Charles d’Este pour les nouvelles couches insolentes et barbares ; mais la peinture qu’il a faite de ce duc, dernier de sa race, et de cette race même, n’autorisent certes pas à lui attribuer un culte pour les régimes déchus. […] Louis Bertrand dans le Sang des races : il y célèbre la belle vie des rouliers qui faisaient la route de Laghouat, comme Mistral a chanté les anciens bateliers du Rhône. […] Particulièrement, en ce qui concerne l’Algérie, il préconise l’union des colons de race latine qui formeront un peuple nouveau sous l’autorité de la France et il tient en très médiocre estime la population indigène. […] Le bonheur d’une race respire sous ces vergers ; on croit le toucher de la main, on croit l’entendre qui murmure dans cette eau si bien distribuée qui s’en va répandant partout son mystère de fraîche vie.
Dans toute cette immense période, en effet, le préjugé des races exista ; tout homme trouvait juste de relever de ses pères ; tous croyaient à la noblesse, à la supériorité du rang ; l’égalité des hommes sur la terre n’était pas même soupçonnée. […] L’inégalité de naissance et de races existait sur la terre ; on était prédestiné de père en fils ; le fils souffrait à cause de son père : pourquoi cette iniquité ? […] c’est qu’elles seules pouvaient alors lui donner l’explication de son origine, et en même temps la prophétie de sa destinée, en lui enseignant et l’unité de Dieu et l’unité de la race humaine. […] Écoutez ce que disent vos livres, vos codes, vos constitutions : « Le préjugé des races est aboli ; plus de noblesse, plus de privilèges héréditaires ; tous les hommes sont égaux » : voilà la clameur universelle.