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230. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

Il y joue même le premier rôle, étant l’inspirateur de l’action. […] Ce rôle actif du Tombeau attendant et réclamant ses victimes s’accuse dans les Choéphores, dès la première scène : Oreste, rentré dans Argos, va droit à lui, pour prendre ses ordres et l’avertir qu’il est prêt : — « Me voici, Père, je l’appelle, afin que tu m’entendes et que tu m’exauces. » — Plus tard, il lui dira : « Ô toi, qui es un dieu sous la terre !  […] Son rôle n’a presque qu’un cri, mais ce cri poussé sous l’épée répète le cri d’Agamemnon tombant sous la hache : le châtiment reproduit le crime comme un reflet et comme un écho.

231. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Il faut reconnaître cependant qu’il a contribué à donner dans la science une place au principe des localisations, et que, sans avoir lui-même rien découvert, il a provoqué les recherches de ce côté ; il a attiré l’attention sur la complexité de l’organe cérébral, et l’exagération même de ses vues sur le rôle des circonvolutions a été pour quelque chose dans les études plus exactes et plus profondes qui ont été faites depuis. […] Or je ne puis me défendre de croire que des organes distincts ont des fonctions distinctes49. » Indépendamment de ces raisons à priori, il est déjà certain aujourd’hui que l’encéphale au moins, sinon le cerveau, est un organe complexe dont les diverses parties ont chacune son rôle, quoique rien ne soit plus difficile à déterminer par l’expérience. […] Enfin Gratiolet lui-même, tout opposé qu’il est à la théorie des localisations, admet cependant que les parties antérieures du cerveau ont plus de dignité que les parties postérieures, ce qui indique évidemment quelque différence dans le rôle de ces parties.

232. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Il est trop clair qu’en ce faisant, il sortirait complètement de son rôle d’historien. […] Voilà le vrai rôle du critique. […] Voilà le rôle du critique, et voilà le cas où le critique ne peut pas être nuisible, fût-il mauvais, puisqu’il ne fait que provoquer une révision ; et peut être très utile parce qu’il la provoque.

233. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

La pacification du royaume, fatale aux princes, qu’elle avait fait descendre des rôles de chefs de parti et de souverains aux charges d’intendants de provinces et de commandants militaires, avait aidé à la marche ascendante de la bourgeoisie. […] Parmi toutes les caricatures qui se meuvent dans le roman de Furetière, procureurs, pédants, avocats, plaideurs, joueurs, etc., un seul homme a vraiment le beau rôle, l’homme de cour, le marquis, un Clitandre de Molière. […] On voit alors la littérature sous toutes ses formes attaquer la bourgeoisie, devenue puissance, et continuer ainsi le rôle d’opposition que la poésie populaire avait rempli pendant tout le moyen âge contre la puissance dominante à cette époque, la puissance sacerdotale.

234. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Malgré qu’il se défende d’être acteur comique, d’être homme à belle prestance, je l’ai décidé à prendre le rôle du comte, le rôle de soutènement de la pièce. […] Dumény, qui, avant de connaître la pièce, m’avait laissé voir la peur, qu’il avait de son rôle, l’accepte gaiement. Quant à Réjane, elle me semble tout à fait tentée du rôle, par une curiosité brave. […] Puis c’est une fillette de dix ans, une petite-fille de Bouffé, qui rend gravement son rôle à Porel, parce qu’elle ne le trouve pas assez important. […] Colombey n’a qu’un bout de rôle, qu’il joue d’une manière merveilleuse.

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