/ 2600
310. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Il n’y a que des Acamies pour poser, avec cette majesté et cette incorrection de cuistres officiels, des questions plus ou moins impertinentes aux esprits assez modestes et assez souples pour les accepter docilement et pour y répondre ; car il y a encore de ces esprits — et même ils sont nombreux — qui se plaisent à ces petits jeux byzantins ! […] et il se répond qu’il y a apparence. […] À cela l’histoire, qui ne rêve pas et qui même empêche de rêver, l’histoire répond par les sociétés qui meurent et les civilisations qui se déplacent, comme la mer qui avance là et recule ici sur ses rivages, et c’est, parce que tout finit, toujours tout à recommencer !

311. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

À ce signal, toute la nature inanimée, comme un orchestre, lui répond. […] Je me mets aux pieds de Sa Majesté, ai-je répondu. […] Le bonhomme a naturellement répondu oui ; mais l’empereur ne pouvait rien ajouter, vu que les opéras regardent le seigneur Affligio. […] Le cardinal lui répondit avec le plus grand étonnement : Comment ! […] Répondez-moi immédiatement, je vous prie.

312. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Veut-on savoir comment elle répond, par exemple, à cette réception maussade du présent de gibier dont il s’était plaint à elle comme en étant complice, et à quelque autre lettre, sans doute hérissée d’explications et de susceptibilités, qui avait suivi ; voici cette réponse, tout empreinte de noblesse d’âme et d’indulgence26 : « Ce jeudi (novembre 1760.) […] « Il ne me reste plus à vous répondre que sur l’impression que la lecture de votre lettre a faite sur moi. […] Dans l’intervalle, Mme de Boufflers ne cessa d’entretenir un commerce de lettres avec Rousseau qui, de sa retraite de Motiers-Travers, lui répondait, et souvent avec mauvaise humeur ou dureté. […] De grâce, ne vous mettez point en colère, et ne répondez pas avec dureté (comme il vous est arrivé quelquefois) à une chose qu’il faut absolument que je vous dise. […] Enfin Hume se décida à l’informer, et il le fit par une lettre tardive du 15 juillet, à laquelle elle répondit en personne plus peinée que piquée.

313. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Un d’eux proposait la question et l’agitait longtemps avant que de la résoudre ; un autre proposait les difficultés ; un troisième y répondait ; un quatrième examinait les objections et les réponses ; ensuite M. l’archevêque reprenait ce qu’on avait dit, et après avoir discuté avec autant de précision que de netteté ce qu’il y avait de douteux, de certain, de faux et de vrai dans le pour et le contre, il appuyait la résolution du cas avec une surabondance de preuves toutes neuves tirées de l’Écriture, des Conciles, des Pères et de Tite-Live. […] Il rassemblait non seulement tout ce qui peut contribuer au charme des oreilles, une élocution noble et coulante, une prononciation animée, je ne sais quoi d’insinuant et d’aimable dans la voix, mais encore tout ce qui peut fixer agréablement les yeux, une physionomie solaire, un grand air de majesté, un geste libre et régulier. » Cette physionomie solaire, qui était à l’ordre du jour sous Louis XIV et à l’instar du maître, répond bien aux beaux portraits peints ou gravés qu’on a de M. de Harlay : je veux parler surtout de ceux de Nanteuil, de Van Schuppen et de Champagne. […] Voici ce que je veux dire : M. le premier président (de Harlay) et le Père de La Chaise se sont adressés au Père Gaillard pour le grand ouvrage ; le Père Gaillard a répondu qu’il y trouvait de grandes difficultés ; il a imaginé de faire un sermon sur la mort au milieu de la cérémonie, de tourner tout en morale, d’éviter les [louanges et la satire, qui sont deux écueils bien dangereux ; tout le prélude des oraisons funèbres n’y sera point ; il se jettera sur les auditeurs pour les exhorter ; il parlera de la surprise de la mort, peu du mort ; et puis, Dieu vous conduise à la vie éternelle !  […] Que si par une soudaine citation on est appelé à ce jugement, et que le juge vienne tout d’un coup à interroger, qui pourra lui répondre ? […] Feuillet lui répondit qu’il n’en savait rien, mais que depuis peu il avait dit sur ce sujet à Monsieur (et l’on sait de quelle nature étaient les mœurs de ce prince) qu’il n’avait point besoin de confesseur en menant la vie qu’il mène à la Cour, et qu’il lui conseillait d’épargner les 6,000 livres qu’il donne à son confesseur qui ne sert qu’à le tromper, et qu’il valait bien mieux pour lui de les donner aux pauvres, afin de fléchir pour leurs prières la miséricorde de Dieu sur sa personne : après quoi, si Jésus-Christ lui donnait quelque sentiment de pénitence pour se convertir, il choisirait lui-même un homme de bien pour régler ses mœurs et la conduite de sa vie. — Ce discours, que la plupart des gens prendraient pour quelque chose de bien grave et de bien sérieux, parut à M. de Paris si agréable et si divertissant qu’il fut plus d’un bon demi-quart d’heure à en rire de tout son cœur. » 54.

314. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Elle lui répondit comme une personne qui n’entend rien à tous ces mystères et qui, dans tout son procédé, y va bon jeu bon argent (octobre 1821) : « Savez-vous bien que cette dernière lettre, à laquelle vous ne pensez peut-être déjà plus, m’a fourni bien des réflexions, et que je ne sais vraiment comment y répondre ? […] J’ai répondu que le mien n’avait pas le bonheur d’être pour les galères. […] Coulmann lui ayant dit qu’il se proposait de venir le voir : « Oui, répondit Béranger, je suis sur qu’il viendra ; il ne néglige pas cette occasion de popularité. […] Quand il manifestait celle qu’il croyait avoir pour Mme de Staël, il écoutait les paroles qu’il lui adressait ; elle lui répondait, cherchant aussi, dans son éloquence, s’il n’y aurait pas quelques phrases qu’elle pût placer dans un de ses romans.

/ 2600