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166. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

La première règle est donc l’abondance des détails et la recherche des traits particuliers. […] La première règle est donc de trouver des traits nouveaux en cherchant des traits personnels. […] 170 V Le danger de cette règle est de détruire toute règle : car dans la nature les détails sont infinis ; si l’on disait tout, l’on n’achèverait point. […] Le poëte est meilleur moraliste que le raisonneur : car à chaque instant il applique les règles du syllogisme poétique et corrige les fausses preuves de ses devanciers. […] Les « parleurs » ont dû être stupéfaits de se sentir touchés ; cet homme a manqué à toutes les règles.

167. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

On en a donné les preuves presque matérielles, en comparant les Droits de nos sociétés individualistes avec les Droits de ces sortes de sociétés106 ; tandis qu’elles ignorent presque le droit contractuel qui règle les rapports des intérêts et mesure les droits réciproques des individus, le droit répressif, destiné à faire respecter les croyances collectives, y règne en maître. […] De plus, dans une société très différenciée, les contrats sont la règle, puisque la distinction même de leurs métiers fait aux individus, de l’échange incessant, une loi nécessaire. […] Gardons-nous de retomber à ce propos dans l’erreur cent fois énoncée qui « met la charrue avant les bœufs » : une société ne peut naître de contrats entre individus ; les contrats entre individus supposent au contraire, pour être valables et produire un effet social, l’existence d’une société selon les règles de laquelle ils sont formulés et par la puissance de laquelle, une fois formulés, ils sont garantis. […] La quantité des étrangers avec lesquels Rome entrait en rapport l’obligeait à substituer, aux règles spéciales, des règles aussi générales que possible.

168. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Voltaire ne se trompait point, en croyant avec Corneille qu’il commentait, et même avec Lessing, son adversaire, que s’écarter des règles d’Aristote, c’était courir grand risque de s’égarer. […] Mais, pour tous les juges compétents, la question a été décidée en faveur des règles, qu’attaquaient si violemment des esprits plus téméraires que sensés. […] Naturellement, Aristote n’avait pas été plus épargné que ces règles. […] Leurs vers gracieux ou sensés en ont heureusement propagé les règles, en faisant comme des proverbes littéraires. […] En effet, il passe d’un bond à la poésie, et il en donne les règles et les exemples.

169. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

Il commencera, sans doute, par se mettre en règle avec elle. […] Le personnage qui règle des horloges les unes sur les autres les prend nécessairement à l’intérieur de son système : ce système étant son système de référence, il le juge immobile. […] Les signaux optiques au moyen desquels il règle ses horloges les unes sur les autres font alors le même trajet à l’aller et au retour. […] Et il n’a pas de peine à se le démontrer, car du moment qu’il représente toutes choses selon les règles de perspective qu’il a adoptées, ce qui est cohérent dans la réalité continue à l’être dans la représentation. […] Pour se conformer aux règles de perspective que nous énoncions tout à l’heure, il a dû attribuer à la coïncidence de B′ avec B un retard sur la coïncidence de A′ avec A, justement parce que les horloges en A′ et B′ marquaient la même heure pour les deux coïncidences.

170. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Corneille, resserré comme il était par les règles de notre scène, a dû s’ingénier, trouver un expédient et prendre ses licences d’un autre côté : il a imaginé un fleuve près de son embouchure, par le besoin qu’il avait d’une marée à son service dans les vingt-quatre heures ; et ce fleuve imaginaire l’a conduit à supposer que le roi de Castille régnait à Séville sur le Guadalquivir, deux cents ans avant que cette ville fût reprise sur les Maures. […] Chimène l’accepte. — A demain, dit le roi fort sensé. — Mais cette éternelle règle des vingt-quatre heures s’y oppose. […] Le bon roi voudrait concilier le repos de Rodrigue, son délassement si légitime, avec la règle des vingt-quatre heures. […] Elle fait l’objection raisonnable contre la règle des vingt-quatre heures : « Sire, quelle apparence à ce triste hyménée, Qu’un même jour commence et finisse mon deuil, Mette en mon lit Rodrigue, et mon père au cercueil ! 

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