Gillet le] Nous avions négligé de parler de celui-ci dans la premiere édition de notre Ouvrage, parce que sa Tragédie de Manco-Capac est une de ses productions que la Critique doit oublier, à l’exemple du Public.
Le succès de sa Tragédie de Pharamond, & de sa Comédie de Zénéide, ne prouve autre chose, qu’un de ces momens de séduction, où le Public approuve ce qu’il est forcé de condamner ensuite, quand la réflexion vient l’éclairer.
C’est un de ces problêmes que la bizarrerie du Public offre souvent à résoudre.
Avertir des défauts qui lui échappent un Peintre habile, entre les mains de qui on voit un pinceau capable de tout, c’est se montrer jaloux de sa gloire & non de son merite ; c’est lui indiquer les routes de la perfection, & concourir foiblement à la vérité, mais toujours concourir aux chef-d’œuvres que le Public a droit d’attendre de ses talens.
Il est du nombre des Gens de Lettres estimables, qui ne sont pas de l’Académie Françoise, & qui ne seroient jugés que plus dignes d’en être, par le suffrage du Public, si les vrais talens étoient toujours des titres pour y parvenir.