J’y trouvai, ainsi qu’en d’autres endroits de la ville, des antiques que j’allais copier dans mes heures de loisir ; et mon maître, qui venait souvent me visiter dans ma chambre, prenait tant de plaisir à voir que mon temps était bien employé, qu’il me regardait comme son propre fils. […] Quoique j’eusse le plus ardent désir de finir mon vase, je promis néanmoins de le contenter, tant pour mon propre plaisir que pour tenir parole à mon père. […] Le pape, que cet odieux marché faisait rougir en lui-même, ajouta : J’enverrai, pour ma propre satisfaction, Benvenuto dans les chambres basses, où il pourra se faire guérir et recevoir tous ses amis ; et, de plus, je payerai toute sa dépense. […] « Ayant donc repris courage par mes propres forces, et continuant de lire la Bible, je m’étais tellement accoutumé à l’obscurité de ma prison, qu’au lieu d’une heure et demie, j’en pouvais employer trois à mes lectures. […] Les lits étaient neufs, et tout était fort propre dans la chambre qu’il nous donna.
Il n’assassinait que dans sa propre cause. […] Lui et la duchesse me firent l’accueil le plus gracieux ; et, quoique le majordome lui eût écrit tout ce qui s’était passé, ils en voulurent apprendre tous les détails de ma propre bouche. […] « Je commençai donc, dit-il, à mettre ma statue en état d’être montrée ; et, comme il me manquait un peu d’or et certaines choses pour la perfectionner, je murmurais, je me plaignais, je maudissais le jour où j’avais quitté la France et son grand roi ; et je ne prévoyais pas encore tout ce qui me devait arriver avec un prince qui me laissait travailler pour lui, aux dépens de ma propre bourse. […] Sforza me répéta ces propres paroles, en portant presque envie à la faveur dont je jouissais auprès du duc. […] Semblable à ces grands musiciens qui écrivent en notes leurs plus magnifiques accents funèbres pour être chantés à leur propre convoi, il dormit sous le marbre qu’il s’était lui-même préparé.
On voit ici, d’après les paroles mêmes d’Alexandre plaidant sa propre cause devant l’assemblée des Macédoniens de son camp, que le gouvernement représentatif de Macédoine subsistait encore en Asie dans l’armée, et que les procès même d’État étaient jugés avec publicité et liberté par le tribunal populaire ou militaire. […] Elle leur laissa un témoignage de sa vie, qui leur assurait leur propre existence. […] Ainsi, à Lacédémone, chacun emploie les esclaves, les chevaux et les chiens d’autrui, comme s’ils lui appartenaient en propre ; et cette communauté s’étend jusque sur les provisions de voyage, quand on est surpris aux champs par le besoin. […] « Rien n’empêche donc les monarques de se trouver en ceci d’accord avec les États qu’ils régissent, si de fait ils ne recourent à cet expédient que quand la conservation de leur propre pouvoir est dans l’intérêt de l’État. […] C’est ainsi que les peuples mêmes qui tour à tour ont eu la haute direction des affaires de la Grèce, n’ont regardé qu’à leur propre constitution pour faire prédominer dans les États soumis à leur puissance, tantôt l’oligarchie, tantôt la démocratie, inquiets seulement de leurs intérêts particuliers, et pas le moins du monde des intérêts de leurs tributaires.
Autre part, il écrit : « C’est le propre de la musique, de pouvoir élever à une certitude absolue ce que tous les autres arts ne peuvent qu’indiquer ». […] On dirait que Wagner a voulu n’omettre aucune des prostrations de cette agonie de l’espérance, en recueillant le cri plaintif échappé à chaque souvenir flottant à son entour, en faisant revivre dans l’orchestre comme ils devaient revivre dans la mémoire de la mourante, pendant qu’elle quittait ces lieux pour ne plus les revoir, quelques fragments épars du passé, quelques réminiscences de son entrevue avec Tannhaeuser, de son duo avec lui au second acte, de la supplication qui préservât ses jours, du chant de Wolfram lorsqu’il essayait de rétablir l’accord entre les poètes et de sauver Tannhaeuser de sa propre démence. […] On exigea un intermédiaire, un signe, moins ressemblant aux choses signifiées : plus aisément capable d’être pris seulement pour un signe, en dehors de sa réalité propre. […] Le dix-huitième siècle subit une disposition intellectuelle propre : mais je cherche vainement une œuvre littéraire qui l’ait exprimée. […] Par la suite des âges, un pouvoir pareil de signification émotionnelle s’attacha aux syllabes des mots : c’est un progrès tout comparable à celui de la musique pure, qui, d’abord, fut la mélodie, valant par les seuls rythmes et mouvements, et qui fut enfin l’harmonie, où chaque note (accord) acquit une force spéciale et propre d’émotion.
Mais petit à petit il a pénétré un plus grand nombre d’éléments psychiques, les teignant pour ainsi dire de sa propre couleur ; et voici que votre point de vue sur l’ensemble des choses vous paraît maintenant avoir changé. […] Cette aspiration douloureuse a d’ailleurs son charme, parce qu’elle nous grandit dans notre propre estime, et fait que nous nous sentons supérieurs à ces biens sensibles dont notre pensée se détache momentanément. […] On remarque qu’à un plus grand ébranlement nerveux correspond généralement une sensation plus intense ; mais comme ces ébranlements sont inconscients en tant que mouvements puisqu’ils prennent pour la conscience l’aspect d’une sensation qui ne leur ressemble guère, on ne voit pas comment ils transmettraient à la sensation quelque chose de leur propre grandeur. […] Quand je soulève avec le bras un poids léger, tout le reste de mon corps demeurant immobile, j’éprouve une série de sensations musculaires dont chacune a son « signe local », sa nuance propre : c’est cette série que ma conscience interprète dans le sens d’un mouvement continu dans l’espace. […] Décidés à interpréter les changements de qualité en changements de quantité, nous commençons par poser en principe que tout objet a sa couleur propre, déterminée et invariable.