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730. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

Or, ces gens-là, que suppose Feydeau pour avoir le plaisir de leur répondre, sont évidemment des cuistres de moralité, faciles à découdre sans qu’on soit pour cela, en fait de raisonnements vainqueurs, un sanglier d’Érymanthe ; mais la question n’en reste pas moins tout entière de la moralité dans l’art, lequel n’atteint réellement son but idéal et suprême qu’à la condition d’étre moral dans l’effet ou l’émotion qu’il produit, — ce qui, par parenthèse, est précisément le contraire de l’effet produit par les livres de Feydeau.

731. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Comme les électricités s’appellent et s’accumulent entre les deux plaques du condensateur d’où l’on fera jaillir l’étincelle, ainsi, par la seule mise en présence des hommes entre eux, des attractions et des répulsions profondes se produisent, des ruptures complètes d’équilibre, enfin cette électrisation de l’âme qui est la passion. […] L’universalité est donc ici dans l’effet produit, et non pas dans la cause. […] On verrait comment la vanité, qui est un produit naturel de la vie sociale, gêne cependant la société, de même que certains poisons légers sécrétés continuellement par notre organisme l’intoxiqueraient à la longue si d’autres sécrétions n’en neutralisaient l’effet. […] Mais l’opération inverse se produit peut-être plus souvent encore, et il y a des effets comiques très grossiers qui sont dus à la descente d’un comique très subtil. […] Elle n’est pas cause, mais effet, — effet très spécial, où se reflète la nature spéciale de la cause qui le produit.

732. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

» À la leçon du soir, l’explosion se produisit. […] Les distractions ne tardent pas à se produire. […] » Que l’on compte ce que représenterait le produit de toutes ces recettes. […] On devine l’effet produit par cette lecture inattendue. […] Je crois que la scène, d’où j’extrais un passage, se produisit aux environs de Dantzig.

733. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Pourquoi ne produit-il plus le même effet ? […] Heureuse la faute qui produit tant de beautés ! […] Cette scène, si injustement critiquée, est une des plus belles de la tragédie, et par l’art merveilleux que le poète y déploie, et par les grands effets qu’elle produit. […] Mais la fourberie d’Harpagon ne produit qu’une scène comique, sans aucune suite, sans aucun résultat ; au contraire, la fourberie de Mithridate, indépendamment de la beauté de la scène, produit les plus grands événements, et amène la catastrophe. […] Racine le fils prétend que la pièce ainsi déclamée, sans apprêt et sans ornement, parut froide et ne produisit aucun effet.

734. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 523-524

Il n’y a guere que la Satire Ménippée & le Roman de Cervantes contre la Chevalerie, qui aient encore produit un effet aussi complet.

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