— Aujourd’hui que les questions et les passions politiques trop flagrantes sont apaisées, qu’il y a lieu à des débats plus théoriques et de principes, que le sac de l’archevêché est oublié, et que le clergé, en reparaissant, n’a plus peur de se faire lapider dans les rues, il ose extrêmement : il ose d’autant plus qu’une portion notable s’est ralliée à la dynastie de Juillet, et qu’en réclamant ce qu’il croit son droit, il le demande de plus presque au nom des services rendus. […] — Tout cela, en principe, semble assez raisonnable et ne doit pas laisser d’embarrasser les universitaires qui, tels que Dubois du Globe, par exemple, ont dans le temps réclamé pour tous la liberté de l’enseignement. […] Les pièces justificatives sont pleines d’horreurs touchant les mœurs et les principes prétendus de l’Université ; celle-ci en devient presque intéressante, à titre de calomniée26 ; elle est pourtant bien assez puissante pour se défendre toute seule : laissons-la faire. — C'en est bien assez aujourd’hui sur cette grosse querelle.
Il ne falloit, en effet, rien moins que cette précaution, pour débiter, sans risque, des principes aussi impies, aussi séditieux, que flétrissans pour l’Humanité. […] En attaquant de légeres erreurs, elles ont détruit les principes essentiels ; en cherchant à anéantir les préjugés, elles ont égaré les esprits ; en prétendant élever l’ame, elles ont dégradé & corrompu les mœurs. […] Pour tout dire en deux mots, qu’on compare les fruits qu’a produits dans tous les Etats une Philosophie raisonneuse, turbulente & destructive, principe de leur altération, de leur dépérissement, & de leur chute, avec les avantages qu’ils doivent à la Religion, qui les a tirés du chaos, les a rendus florissans, les maintient ; & l’on saura que penser des déclamations de tant d’Ecrivains, qui n’ont pas rougi de dissimuler ses bienfaits, de lui imputer des crimes qu’elle condamne, & de lui reprocher des désordres, dont elle a bien pu être le prétexte, mais qui ont cessé aussi-tôt qu’on en est revenu à son esprit & à ses vrais sentimens.
Il est remarquable que, malgré ses liaisons avec feu M. de Voltaire & d’autres Ecrivains licencieux, M. le Comte de Tressan soit non seulement toujours resté fidele aux vrais principes, mais qu’il les ait défendus contre les attaques de ces mêmes Ecrivains. […] « J’y professe, dit cet estimable Littérateur, des principes dont je ne me suis jamais écarté, & auxquels la vraie Philosophie ramenera toujours ». […] D’un sein fécond, sans jamais s’altérer, Chaque saison, la Nature abondante Répand les dons qu’une main bienfaisante, Dans leur principe, a pour nous préparé.
Beaux principes à proposer aux débutants et aux élèves, dont on veut former l’esprit littéraire. […] L’art ne consiste pas à contenter tous les goûts, en flattant les uns par ce qui choque les autres, mais à faire que les goûts les plus différents soient d’accord de la justesse d’une pensée, de la beauté d’une expression, de la vérité d’une peinture. » C’est fort bien dit ; mais Nisard oublie que La Bruyère n’était pas dupe et qu’en cette occasion surtout il ne parlait point par principe. […] Chateaubriand survit ; et quand on vient nous dire que « les beautés littéraires varient avec les royaumes et avec les époques », on énonce une affirmation qui ne deviendra jamais un principe parce qu’elle ne contient qu’une part de vérités très restreintes.
Le principe est analogue à celui de la critique de sources. […] Ainsi toute construction historique doit commencer par trouver un principe pour trier, encadrer et ranger les faits. […] Les mêmes principes servent à décider l’ordre où on rangera les faits. […] Aucun principe ne s’est encore imposé. […] Et, par conséquent, quels principes doivent diriger le choix des matières et des procédés ?