Pour eux, ils sont « les princes de l’espèce humaine. » « Je les vois passer, l’orgueil dans le maintien, le défi dans les yeux, tendus vers de hauts desseins, troupe sérieuse et pensive. […] … Vous avez beau enfler toute dépense et tout effort, accumuler et empiler tous les secours que vous pourrez acheter ou emprunter, trafiquer ou brocanter avec chaque petit misérable prince allemand qui vend et expédie ses sujets aux boucheries des princes étrangers : vos efforts sont pour toujours vains et impuissants, doublement impuissants par l’aide mercenaire qui vous sert d’appui, car elle irrite jusqu’à un ressentiment incurable l’âme de vos ennemis. […] La couronne du prince et le privilége du noble y sont aussi sacrés que la terre du paysan ou l’outil du manœuvre. […] Lord Chesterfield remarque qu’un Français d’alors n’entend point le mot de patrie ; qu’il faut lui parler de son prince. […] The prince who imitates their conduct should be warned by their example ; and while he plumes himself upon the security of his title to the crown, should remember that, as it was acquired by one revolution, it may be lost by another.
N’est-il qu’une seule époque où se rencontrent des pères Bonifoux près les rois, et des Bonneau chez les princes ? […] Que fait au lecteur de nos temps la noble succession des petits princes d’Este, dont l’Arioste et le Tasse surchargèrent leurs récits pour aduler les vanités d’un duc et d’un cardinal de Ferrare ? […] les princes du sacerdoce, les ministres du fisc, et les pharisiens. […] Le tableau de la vie des humbles pêcheurs quittant leurs filets pour le suivre, n’aurait-il pas contrasté par ses charmes avec la vie somptueuse des pharisiens et des princes des prêtres ? […] Delille veut-il montrer l’épée que donne le prince à son messager ?
Le prince ne sera point davantage capable d’une production régulière. […] Car M. de Villiers est un prince, perdu au travers de nos démocraties. […] Bergerat, naguère, l’a appelé le prince des fumistes. […] Il a médité les philosophies, rêvé les romans qu’un prince pouvait méditer et rêver. […] Il voulut que, déjà levé sur lui, le bras du prince s’arrêtât ; et le bras du prince resta levé, immobile, avec l’air de n’avoir jamais remué, comme on voit dans les statues de M.
Marot, dès la renaissance de François Ier, se rattachait à Villon, se refaisait son éditeur sur l’invitation du prince, et avait l’air de dater de lui comme d’un ancêtre et du plus ancien poète français qu’on pût atteindre. […] Faut-il croire qu’en passant à Blois il y connut Charles d’Orléans, et qu’il fut accueilli un moment à la cour de cet aimable prince, son rival et son associé en renom dans l’avenir ? […] Ainsi, dans Le Chevalier délibéré, Olivier de La Marche, un poète et un historien de ce temps-là, passe en revue, dans vingt-huit stances successives, les princes et les seigneurs morts de son temps ; et dans l’Exemple du mirouer d’entendement par la mort y après avoir raconté la mort de quantité de dames d’un haut rang et d’une naissance distinguée, il demande ce que chacune de ces dames est devenue. […] — Puisque Charlemagne, ce dernier grand type héroïque en vue à l’horizon, et qui domine tout le Moyen Âge, avait lui-même payé le tribut mortel, les moindres que lui, les rois et princes du siècle présent, avaient bien pu mourir.
On était à souper : un courrier arrivé à Versailles apporte une lettre à l’adresse de la duchesse de Brancas ; cette dame d’atours, voyant l’écriture du prince et supposant que la lettre ne pouvait rien contenir que d’agréable, la présente aussitôt à la dauphine sans l’avoir lue elle-même. […] Il y avait dans la chambre tous les princes et princesses qui composent cette Cour, le roi, la reine, plus de cent femmes couvertes de pierreries et d’habits brillants. […] Vers ce même temps, il aurait voulu encore, sinon être reconnu par le roi comme duc de Courlande, du moins être traité sur le pied de prince de maison souveraine et en avoir les honneurs comme il en affectait l’allure. […] il avait secoué poudre et perruque ; il parut à la Cour dans cet état naturel ; ce que le duc de Luynes a eu soin de noter dans son journal : « Jeudi dernier (21 décembre) M. le maréchal de Saxe arriva ici (à Versailles) ; il porte présentement ses cheveux qui lui donnent l’air plus jeune. » Revenu à Chambord à la paix et y passant le plus de temps qu’il pouvait pendant les deux dernières années, y menant un train de prince, il se livrait à la chasse, aux plaisirs, à tous les exercices violents.