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950. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

 » Ce trait paraissait égal aux plus beaux traits de Corneille ; mais il était pris lui-même de Shakespeare dans Macbeth, et appliqué à cette imitation de Dante introduite dans Roméo. […] Ducis, demandé après la pièce, eut la faiblesse de se laisser amener sur le théâtre : il prenait ces ovations au sérieux dans sa cordialité naïve. […] La Révolution, en approchant, le prit dans son mouvement et lui souffla de son ardeur ; il était très lancé à certains égards, bien qu’il restât inébranlable sur le chapitre de la foi religieuse et de l’orthodoxie. […] Qu’on s’en prenne au potier qui a façonné ainsi mon argile !  […] Campenon a pris soin de nous conserver et qui parodient la cérémonie du couronnement.

951. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

même il s’échauffa tellement à cette besogne qu’il y prit une pleurésie dont il mourut, après six numéros d’agonie. […] À vrai dire, je doute qu’il prenne du service dans votre légion exterminatrice. […] Cela était finement pensé, ingénieusement dit ; moi et bien d’autres, nous avions pris goût aux innocentes causeries du petit vieillard. […] Puis, pour ne laisser aucun doute sur ses féroces intentions, le chevalier courut acheter une moustache d’occasion, qu’il retroussa gaillardement… et, ainsi transformé, il prit son élan et vint s’abattre au beau milieu de la littérature courante, prenant tous les diables à témoins « qu’il allait mettre ce monde-là à la raison ». […] … où prenez-vous la fantaisie, s’il vous plaît ?

952. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VII : Théorie de la raison par M. Cousin »

Oubliant qu’elle existe, vous avez supposé qu’elle n’existe pas, et vous avez pris pour accordé ce qu’on ne vous accorde pas. […] Ce qui est une pétition de principe, puisque la pétition de principe consiste à prendre pour accordé ce qu’on ne vous accorde pas. […] — Messieurs, c’est mon métier, je n’en découvre pas d’autres ; prenez des chaises ; je vais en trouver devant vous. […] Prenons l’axiome des substances, et commençons par l’entendre. […] Si l’on est conséquent, on prend à l’instant pour méthode l’extase des Alexandrins.

953. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Jeune fille, je me pris de passion pour un écrivain infiniment fier et rare, Edmond de Goncourt. […] Et après ces exécutions, la dépense de l’émotion a été telle chez lui, qu’il est pris de crampes d’estomac atroces. […] Quand dans Lisle-en-Rigault, une jeune fille meurt, pendant quinze jours les jeunes filles prennent le deuil, et ne dansent pas. […] — Je prends ! […] Villemain m’encouragea vivement, et je pris confiance.

954. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Spencer prend comme exemple. […] Mais les mythes des anciens âges ne peuvent plus être pris au sérieux dans l’âge de la science. […] On pourrait définir le vers idéal : la forme que tend à prendre toute pensée émue. […] Prends le rayon, prends l’aurore, usurpe le feu... […] Hugo, lui, ne la cherche jamais ; c’est elle qui « le prend au collet ».

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