Grâce à certaines conditions favorables ou défavorables, une image prend ou perd la première place dans notre esprit ; grâce à ces mêmes conditions, l’action correspondante prend ou perd la première place dans notre cerveau. […] Plus un chemin a été parcouru par les courants antérieurs, plus les courants ultérieurs ont chance de le prendre et de le suivre. D’abord ils ne l’ont pris que difficilement ; ils ne l’ont pas suivi jusqu’au bout ; ils ne l’ont suivi que sous l’influence du cerveau et de la pensée. Après plusieurs tâtonnements et à force de répétitions, ils finissent par le prendre du premier coup, par le suivre jusqu’au bout, par le prendre et le suivre sans l’intervention du cerveau et de la pensée. […] On prend deux grenouilles, l’une saine, l’autre privée depuis plusieurs jours de ses tubercules cérébraux.
Il y prit tant de plaisir, qu’il en versa des larmes. […] A mesure que le cahos de l’antiquité se débrouille, la narration prend du corps & de l’étendue. […] Il faut chercher des correctifs dans d’autres historiens & prendre un juste milieu pour trouver la vérité. […] Turpin, leur successeur, n’a pris la maniere d’aucun d’eux ; il suit l’impulsion de son génie. […] On convient généralement que Mariana prend de trop longs détours pour arriver à son but.
Pourtant il n’est pas si malaisé d’entendre ce qu’il n’a été permis que d’indiquer ; et même dans cette manière, que je nomme ma première, et qui a un faux air de panégyrique, la louange (prenez-y garde) n’est souvent que superficielle, la critique se retrouverait dessous, une critique à fleur d’eau : enfoncez tant soit peu, et déjà vous y touchez. […] J’ai pu craindre quelquefois d’affliger ; j’ai pu, d’autres fois, prendre occasion de ressaisir ma liberté et de marquer mon dissentiment.
Le caractère de ces Mémoires est maintenant fixé pour nous ; il nous est bien prouvé qu’ils ne sont et ne peuvent être qu’une mystification : prenons-les donc pour ce qu’ils valent, et tirons-en ce qu’ils contiennent : il y a de la vérité partout ; quand un peu d’art l’a cachée, un peu d’art la dégage. […] Je prends madame de Genlis à l’âge de six ans ; son éducation commence au château de Saint Aubin.
Pourtant, je pris le livre. […] Dans cette casemate, au milieu de ce paysage de la Turbie, où Banville lui-même chanta jadis son amour du laurier, parmi ces braves gens qui fumaient, dormaient ou jouaient aux cartes autour de moi, et que j’avais lentement appris à connaître depuis trois ou quatre mois, les mots, même les plus simples, avaient pris un nouveau sens, plus vivant, plus humain, s’étaient gonflés pour moi d’une sève nouvelle, d’une substance plus française, plus noble et plus populaire à la fois.