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1162. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Son miroir lui disait : « Prenez vite un mari !  […] Je m’approche toutefois, Et de l’enfant prends les doigts, Les réchauffe, et, dans moi-même, Je dis : « Pourquoi craindre tant ? […] Ailleurs, un peu plus loin, La Fontaine est bien dans le domestique pris sur le fait, en quelque sorte. […] Le bon apôtre de roi fait là le saint homme, et est bien mieux pris que quand le Bourguignon le mena à Liège. […] S’il a « particularisé », comme il aime à dire  et prenez ce mot dans le sens qui veut dire analyser dans le détail  s’il a particularisé, c’est les animaux.

1163. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Ils se sont mis sur ce pied d’être splendides, comme on prend des habits de fête pour faire plus d’honneur à quelqu’un. Ils ont même pris leurs accoutrements de gala au vestiaire de Victor Hugo, afin de rendre leur magnificence plus flatteuse. […] Comment s’y est-on pris pour l’y faire entrer ? […] Il en joue, comme, un jour que je prends parfois pour un rêve, j’ai vu jouer du tambour de basque à une bohémienne. […] Prenez-le dans ses livres comme dans sa vie, et vous trouverez toujours, au bout de tout, cette notion, qui se lève, de l’Énormité !

1164. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Ce sont précisément ces différences et ces hostilités qui me font prendre un vif intérêt à les associer ici. […] Baudelaire a senti sa chair et son âme, son corps et son cœur, entraînés par un poids, et il a pris conscience de ce poids. […] Elle prend dans Dominique un caractère actif, constructif. […] Il a pris toutes ses précautions pour que rien de ses papiers ne fût détruit. […] Geruzez prend cela pour un argument ; il est clair que si on met des bottes on n’est plus en pantoufles.

1165. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

répond l’Empereur ; où voulez-vous que j’en prenne ? […] L’ordre de bataille que prennent les deux armées, les premiers mouvements pour en venir aux mains, sont l’exposition ; les contre-mouvements que fait l’armée attaquée forment le nœud, ce qui oblige à de nouvelles dispositions et amène la crise, d’où naît le résultat ou dénouement. » Par malheur, le plan de Waterloo ne put être exécuté à aucun moment comme il avait été conçu. […] Les lieutenants de Blücher qui faisaient effort pour nous percer à Planchenois sont repoussés et battus d’abord, et Napoléon profite de ce répit pour envoyer Friant et se porter lui-même au plus vite, avec ce qui peut prendre d’infanterie de la garde, au secours de Ney et décider la retraite de Wellington. […] Il est de ces coups extrêmes qui font le sort d’une journée… C’est alors que Ziethen, survenant, avec son infanterie et de la cavalerie fraîche, nous prend en flanc, nous entame, nous tourne et débouche en arrière sur le champ de bataille. […] Je fuis la rhétorique directe qui s’étale et qui s’affiche ; je ne fuis pas moins la rhétorique retournée, qui est tellement occupée à faire pièce à la rhétorique solennelle, qu’elle en oublie le fond des choses, qu’elle se prend elle-même à des mots, leur donne une importance qu’ils n’ont pas, et devient une manière de rhétorique à son tour.

1166. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

Sainte-Beuve, qui s’y sentait provoqué par une allusion assez plate, en prit occasion pour dire une dernière fois ce qu’il pensait de M.  […] Il lui fallait un auteur : Virgile, Ovide étaient pris ; restait Lucrèce ; Lucrèce fut son homme ; rude, âpre, éclatant, d’une verve sombre, d’une harmonie rauque, portant dans la poésie les formes logiques, gardant par places la rouille d’Ennius. […] Pourtant la traduction achevée, les corrections arrêtées, il fallait prendre un parti sur le sens philosophique de ce poème tout philosophique. […] Nos exemples, car il en faut, seront en petit nombre, mais décisifs, quoique pris au hasard. […] Nouveaux Lundis, tome X, page 108. — Et à propos de cette même page, à un ami qui lui écrivait : « Cette fois je vous y prends, je crois que vous êtes spinoziste… », Sainte-Beuve répondit : « Je ne me doutais pas de mon spinozisme ; vous m’avez fait relire ma page ; mais savez-vous que le spinozisme est quelque chose de beaucoup trop beau pour moi et de beaucoup trop artificiellement compliqué ?

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