On est revenu sur ce point à une idolâtrie, du moins en paroles, qui rappellerait celle des premiers âges ; ce ne sont que demi-dieux toujours absous, quoi qu’ils fassent, et toujours écrasants. […] Les deux volumes, qui composent la première livraison des Mémoires, traitent de la vie privée de Mirabeau durant les trente et une premières années jusqu’en 1780, et le laissent au milieu de sa captivité de Vincennes. […] Ces dialogues, qu’il avait écrits pour se repaître, ainsi que Sophie, du souvenir des premiers jours de leur liaison, sont aux mains du biographe qui n’en donne aucun extrait. […] Il essaya à diverses reprises, mais sans suite et sans possibilité, de faire respecter le vieux chêne croulant, où l’un des premiers il avait mis la hache. […] Si inférieur et inégal que semble le style de Mirabeau, le morceau le plus curieux des deux premiers volumes publiés par M.

Le troisième livre parut en 1546, avec privilège du roi, conférant à l’auteur le droit de réimprimer les deux premiers, « corrompus et pervertis en plusieurs endroits, y est-il dit, au grand desplaisir et detriment du suppliant. » Ainsi Rabelais trouvait moyen de se faire connaître impunément pour l’auteur des deux premiers livres de Gargantua, par le même acte qui désavouait d’avance, comme ajouté et interpolé, tout ce qui pouvait ultérieurement paraître malsonnant aux censeurs de la Sorbonne. […] Rabelais ne se hâta pas d’user du droit que lui donnait le privilège de réimprimer les deux premiers livres. […] Les deux premiers lui faisaient connaître l’homme moral ; les deux seconds, l’homme sous le rapport physique et matériel. […] Le lendemain de sa naissance, il hume à chacun de ses repas le lait de quatre mille six cents vaches ; on lui donne sa bouillie dans une auge, qu’il rompt de ses premières dents : devenu grand, ce géant immense entre par les mêmes portes que son compagnon Panurge qui est de petite taille. […] Mais s’il y a des rangs divers pour les hommes de génie, Rabelais ne doit pas être mis au premier.

C’a été son premier mot, c’est ce qu’il a dit dans le prologue des premières fables, à Mgr le Dauphin : Je chante les héros dont Esope est le père ; Troupe de qui l’histoire, encor que mensongère, Contient des vérités qui servent de leçons. […] Ce sont les derniers mots de la fable première du livre douzième. […] Or, à un moment donné, Ulysse ayant pris sur Circé l’ascendant que d’abord elle avait pris ou voulu prendre sur lui, obtient d’elle qu’il puisse retransformer ses compagnons en hommes, les rendre à leur nature première. […] Cunisset-Carnot, qui est un botaniste, un forestier et un animalier de tout premier ordre, a montré, dans un détail sur lequel je ne puis m’étendre, qu’il ne peut y avoir un mot de vrai dans cette fable, de vraisemblable du moins ; car M.  […] dans sa première nature, dans sa première origine, l’homme lui-même, a eu à apprendre tout pour soutenir et défendre sa pauvre vie ; l’animal comme l’homme.

Du premier coup elle comprend et elle rend. […] On ne vit plus que sa première représentation. […] Un monsieur, qui est là, entend dire qu’il n’y a plus de places pour notre première. […] Malgré tout, malgré le féroce éreintement des Hommes de lettres, il nous revient le souvenir de notre première visite à son premier article. […] J’ai compris de suite, à première vue, que notre préface avait tué la pièce.

Cependant, certains de ses défauts que nous allons maintenant mettre en lumière existaient chez lui dès ce premier moment. […] Ses premiers ouvrages avaient cependant des mérites : une hauteur de tons, une crudité de couleurs pleine de saveur. […] C’est un grammairien de premier ordre. […] Plusieurs de ses romans sont de tout premier ordre. […] Au premier abord il peut certes avoir l’impression que leur dialogue est mouvant !