Mon premier pas ne fut ni trop prompt ni trop inespéré, comme celui de plusieurs autres dans cette promotion, et j’aurais pu, si j’avais songé à en prendre la peine, avancer bien plus vite. […] Mais, outre que mon caractère était très éloigné de demander, et plus encore de faire la cour au premier venu pour mon avancement, j’avais eu sur cette matière un trop bel exemple dans la personne de mon tuteur, le cardinal Negroni. […] Les vacances de la Rote commençaient aux premiers jours de juillet ; elles finissaient en décembre. […] Celui qui lui avait annoncé cette nouvelle fut témoin de l’agitation qu’il ne put cacher dans ce premier moment. […] Tous aperçurent, ou du moins crurent apercevoir, sans se tromper, une sérénité et une indifférence héroïques sur le visage du premier, un grand trouble sur celui du second.
Il transcrivit ensuite un recueil de plusieurs traités pieux, parmi lesquels se retrouvent les quatre premiers livres intitulés : de Imitatione Christi, bien qu’il eût signé cette copie de sa formule ordinaire : « Fini et complété par les mains de Thomas A Kempis, 1441. » On put prendre aisément plus tard le copiste pour l’auteur. […] Ses parents lui donnèrent cette première éducation qui inocule les sentiments plus que les idées, et qui donne la noblesse des âmes, le courage et la constance de la vie. […] Il est à croire que ses dispositions, à la fois actives et pensives, le signalèrent de bonne heure à l’attention de ses parents ; car, à l’issue de cette éducation première, il fut envoyé à Paris, et suivit pendant dix ans les cours des hautes études littéraires et religieuses. […] Personne ne s’y trompe en son temps, et on insère partout les trois premiers livres de l’Imitation parmi les opuscules de Gerson. […] IX C’est parmi les opuscules de Gerson, déposés à Avignon après sa mort, qu’on découvre le manuscrit des Consolations internes contenant les trois premiers livres de l’Imitation, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas monacal dans cet ouvrage.
Pour ne parler que de ces premières ébauches de comédies, on y trouve, au lieu de caractères, des situations ; au lieu des ridicules de la nature, les ridicules imaginaires ; au lieu de personnages, les types de certaines professions, un docteur, un capitan, un juge ; au lieu de la vraisemblance dans l’action, un auteur employant tout ce qu’il a d’esprit à la violer. […] Quand, au premier acte, Dorante se donne à Clarice pour un brave qui revient des guerres d’Allemagne, je le conçois : son vice peut lui servir. […] La création du Sganarelle de l’École des maris, c’est la création du premier homme dans la comédie. […] Boileau, le plus impatient de tous, mais aussi le plus sûr que Molière avait de quoi répondre, l’en pressait vivement, l’inquiétant sur la solidité de ses premières peintures, pour l’exciter à se surpasser. […] Il n’en reste qu’une à toucher : c’est cette réunion extraordinaire de talents qui fit de ce grand homme un poète hors de pair et un acteur de premier ordre.
Puis ce sont les malades qui n’étaient pas malades de cœur, c’est-à-dire ceux qui avaient faim, et parmi lesquels il figurait au premier rang ; et il raconte les séances diplomatiques, où il décousait les anneaux des rideaux pour la lessive, au moyen de quoi, il obtenait de la sœur une côtelette, et encore toutes sortes de détails précieux. […] Sur les 8 000 de Chérie du premier tirage, 6 000 sont partis. […] , mon premier bouquin, j’ai parfois des colères, contre le non-vrai du livre, qui me font jeter les feuilles imprimées par terre, et les repousser du pied, loin de moi… Puis, je vais les rechercher. […] Il veut passer tout l’hiver en Italie… il partira aussitôt qu’il aura de l’argent… il laissera son roman et le reste… et il se décidera tout à coup, comme ça, dans l’heure du réveil… au moment où il fume son premier cigare, et où il se garderait bien de lire une lettre… Oui, le soir, il s’embarquera, à dix heures, — il est très bien avec le chef de gare, qui lui donnera un compartiment pour lui tout seul — et il prendra du chloral… et il dormira jusqu’au matin… et quand il se réveillera… il se réveillera dans du soleil, dans de la gaieté. […] Jeudi 4 décembre Première entrevue avec Porel, chez Daudet.
Mme Strauss était encore une fillette de quinze ans, s’apprêtant à prendre sa première leçon de piano, avec lui, quand il lui dit : « Faites votre archet, et donnez une note lilas, dans laquelle je puisse me laver les mains. » C’est encore Gounod, qui, à la représentation de Manon, terminait l’éloge d’un morceau par cette phrase abracadabrante : « … Enfin je le trouve octogone ! […] Puis, au bout de quelques secondes, le regard perçoit dans ces apparences de madrépores du premier moment, les ressauts et les rentrants, les saillies et les cavités de tout un monde de délicieuses petites académies, pour ainsi dire, remuantes, que la sculpture de Rodin a l’air d’emprunter à l’épique dégringolade du « Jugement dernier » de Michel-Ange, et même à de certaines ruées de multitudes, dans les tableaux de Delacroix, et cela avec un relief sans exemple, et que lui seul et Dalou ont osé. […] Dimanche 31 octobre Un détail à ajouter au douloureux premier voyage de Daudet à Paris. […] » Souper égayé par la réussite de cette première, par l’espérance de cent représentations — et les imitations de Gibert, cette délicate et aiguë blague de Parisien pourri. […] — Au premier… Monsieur veut-il l’ascenseur ?